Une charte anti-phytosanitaires

Riche en eau, l’Audomarois tient à sa ressource et à sa qualité. Pour la préserver, l’Agglomération et l’Agence de l’eau cherchent à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et ont signé une convention à cet effet.

« Joël Duquenoy, président de la CASO et Vincent Valin, directeur de la lutte contre la pollution à l’agence de l’eau Artois-Picardie ».
« Joël Duquenoy, président de la CASO et Vincent Valin, directeur de la lutte contre la pollution à l’agence de l’eau Artois-Picardie ».
CAPresse 2012

Joël Duquenoy, président de la Caso, et Vincent Valin, directeur de la lutte contre la pollution à l’Agence de l’eau Artois-Picardie.

A quelques jours de son entrée dans son Xe programme d’intervention (2013-2018) «pour le bon état des milieux aquatiques et la préservation de la ressource en eau», l’Agence de l’eau Artois-Picardie a signé avec Joël Duquenoy, président de la communauté d’agglomération de Saint-Omer (Caso), une charte d’entretien des espaces publics. Sur la base du volontariat, cette charte comporte plusieurs niveaux à partir desquels des aides régionales sont possibles. Les espaces publics du ressort des collectivités sont nombreux (parkings, allées, chemins, trottoirs, cours…) et l’utilisation de phytosanitaires pour les traiter a été longtemps la règle. Or, les ruissellements sont importants en milieu urbain, tout comme les risques. «La charte repose sur une démarche volontaire et progressive (cinq niveaux sont définis), visant à faire évoluer les pratiques d’entretien des espaces publics. Elle décrit les actions dans lesquelles s’engage la collectivité pour maîtriser les risques de pollutions ponctuelles et diffuses des ressources en eau, liées aux pratiques de désherbage», lit-on dans le résumé de la charte. Dans le détail, six points devront être vérifiés par les agents communautaires : l’homologation des produits utilisés, la norme des lieux de stockage, la protection des agents se servant des produits, leurs conditions d’application, la gestion des fonds de cuve et des eaux de rinçage, la qualité des entreprises prestataires pour la distribution et l’application des produits sanitaires. Chaque agent devra signer une charte d’engagement. Pour l’Agence de l’eau Artois-Picardie, la montée en qualité lui permet de convaincre le grand public comme les collectivités de leur démarche environnementale. La répercussion sur la qualité se mesurera. Quid de celle sur les prix dans un territoire comme l’Audomarois où l’eau est très présente ?

 Restaurer, entretenir et acquérir des zones humides. L’Agence aborde une période d’investissement lourd pour les cinq prochaines années. Son Xe programme prévoit des dépenses de 1,03 milliard d’euros répartis ainsi : 67% auprès des collectivités et des habitants ; 6,7% auprès des industriels ; 4,4% auprès des agriculteurs. Près de 10% de ce budget va dans le fonctionnement de la structure. Côté recettes, les deux tiers sont issus de la redevance des habitants tandis que celles des industriels atteint 7,4% et celle des agriculteurs 2,2%. La stratégie de l’Agence vise à remplir quatre objectifs : «rétablir la continuité écologique sur les sept bassins côtiers», entretenir 1 000 hectares/an de zones humides, en restaurer 200 hectares/an et en acquérir 120. Elle subventionne également, jusqu’à 50%, des achats de matériels auprès des collectivités qui s’inscrivent dans ces démarches environnementales.