Une boutique test à Beauvais pour prendre son envol
Pour permettre aux futurs commerçants d’expérimenter leur concept en taille réelle avant de se lancer pour de bon, la Ville de Beauvais vient d’inaugurer une boutique test place des Halles.
Dans le cadre de son plan Action Cœur de ville formalisé en juin 2018, la municipalité de Beauvais s’était notamment engagée à créer une boutique test : c’est désormais chose faite, avec ce local d’environ 35 m², entièrement réaménagé et idéalement situé sur la place des Halles, qui vient d’être inauguré. Un local mis à disposition de porteurs de projets pour tester une activité qu’ils souhaitent développer. « Nous leur confions la boutique pour une durée allant de six mois à un an, mais l’idée est qu’ils en partent le plus vite possible, dès qu’ils sont prêts et que leur offre fonctionne », détaille Charles Locquet, maire-adjoint en charge du plan Action Cœur de Ville et de la politique en faveur du commerce de proximité.
Les lauréats doivent s’acquitter d’un loyer mensuel de 500 euros par mois toutes charges comprises, soit moins de la moitié du prix du marché. Ils bénéficient d’un accompagnement rapproché de la plate-forme Oise Ouest Initiative en termes de stratégie, de gestion… et d’un prêt d’honneur pour les aider à faire face à leurs premiers investissements. Les candidats sont sélectionnés sur appel à candidatures. « Lors de notre premier comité de sélection en septembre, nous avons étudié huit candidatures », indique Vanessa Foulon, conseillère municipale déléguée au commerce et présidente du jury, composé des chambres consulaires, de représentants de la plate-forme Oise Ouest Initiative et du réseau BGE, d’un comptable, d’un assureur et du Crédit Agricole partenaire de l’opération.
Consommer local, un acte citoyen
Beauvaisiens de souche, Lindsay Vandenende et Laurent Fillion ont présenté le projet le plus avancé et le mieux structuré : leur enseigne Dans la malle aux jeux va ouvrir fin octobre et proposera la vente de jeux de société pour toute la famille à partir de deux ans, à des prix allant de cinq à plus de 150 euros. « Outre notre hébergement dans la boutique test, nous avons obtenu au total 20 000 euros de prêts, 12 000 du Crédit Agricole et 8 000 de Oise Ouest Initiative, se réjouit Lindsay Vandenende. Ce qui nous permet d’acheter notre stock et de disposer d’une trésorerie pour les premiers mois. »
Vente, location, soirées de jeux et conseils, animations… « Nous voulons former une véritable communauté de joueurs », espère Laurent Fillion, qui s’appuie sur une expérience de dix ans au sein d’une grande enseigne de jouets et a suivi une formation de trois mois à la création d’entreprise. « Avec ce dispositif, les porteurs de projet limitent les risques, encore plus pendant cette période difficile. Ils deviennent des acteurs du commerce de proximité. Mais ce sont les consommateurs qui décident d’acheter sur Internet ou de pousser la porte des commerces près de chez eux. Acheter local, c’est un acte citoyen », a martelé Charles Locquet, en cette journée nationale du commerce de proximité qui a donné lieu à des animations dans toute la ville.