Une attractivité démographique atone
Le Dunkerquois fait partie des bassins de population qui perdent leurs habitants. Pourtant fortement industrialisé et portuaire, donc voué à l’attractivité, le territoire peine à résister face à une usure, certainement due à la situation économique, probablement aussi à l’exode pour l’emploi et à la recherche d’une meilleure qualité de vie.
C’est un document concis et qui laisse circonspect : l’enquête de recensement 2013 de Vincent Bonjour, chef de projet à l’INSEE Nord-Pas-de-Calais, donne quelques données sur les 193 communes de moins de 10 000 habitants «recensées exhaustivement, représentatives de la région, les mêmes qu’en 2008». Ce à quoi s’ajoutent 80 communes de plus de 10 000 habitants. Le prisme s’est effectué grâce au répertoire des immeubles localisés, banque de données précieusement couplée à une base géographique. Les résultats ? France (millésime 2010) : 62 765 235 habitants ; Nord-Pas-de-Calais : 4 038 157 ; Nord : 2 576 770 ; Pas-de-Calais : 1 461 387. Troisième région de province, la région compte le Nord comme 1er département français et le Pas-de-Calais qui se place 7e. Le constant est simple : la population stagne : +0,1% l’an (environ 4 000 personnes) comparé au 0,6% de moyenne nationale, ou même aux régions «dynamiques» comme les Pays de Loire ou le Languedoc-Roussillon qui voient affluer plus de 30 000 nouveaux habitants par an. Les grandes communes de la région souffrent (très légèrement) de cette désaffection (-0,07%), tandis que les périphéries et les communes rurales engrangent quelques arrivées.
Le Dunkerquois en berne démographique. Au hit-parade, Lille (+15 000 habitants), Marcq-en-Barœul (+1 800), Valenciennes (+2 000), et même Hénin-Beaumont (+1 000) tirent la région par le haut. Les agglomérations perdantes ? En premier lieu Dunkerque (-6 000 habitants sur une population totale de 90 000), Calais (-3 700), Maubeuge (-2 500), Boulogne-sur-Mer (-1 800) et Liévin (-1 500). En dix ans, l’agglomération dunkerquoise est passée de 379 602 à 376 890 habitants. Pas de quoi tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, dans le détail, la tendance est lourde : les villes importantes de l’agglomération suivent la même pente : Dunkerque (-6,1%), Coudekerque (22 474 habitants, -6,9%) et Grande-Synthe (20 991 habitants, -9,7%). Idem pour Gravelines (-7,3%), Cappelle-la-Grande (-5,1%) et Grand-Fort-Philippe (-10,5%).
Les jeunes en région
Le Nord-Pas-de-Calais reste une région “jeune”. Près d’1 million d’habitants sur 4 en 2009 avait moins de 16 ans. Au premier rang des régions métropolitaines mais avec des effectifs en baisse de 8,4% depuis 1999, une part dans la population en recul de 1,8 point. Et les perspectives ne font pas sourire : «Dans une vingtaine d’années, la population des jeunes pourrait baisser de 5,3% alors que celle de la France métropolitaine connaîtrait une hausse de 2,8%.» La région aurait toujours un peu d’avance sur la moyenne nationale concernant le nombre de jeunes, mais la baisse de la population jeune serait plus prononcée sur le littoral.