Une assemblée générale (extra)ordinaire
Sous la présidence de Jean-Marie Raoult, Adrianor (Association pour le développement de la recherche appliquée aux industries agroalimentaires des régions du Nord) a tenu son assemblée générale ordinaire dans ses locaux de Tilloy-les-Mofflaines. Au-delà de l’ordre du jour statutaire (bilan des activités et résultats 2016, perspectives 2017), l’assemblée a pris un côté «extraordinaire» à travers la réflexion sur le rapprochement envisagé entre Adrianor et Extractis (Dury, près d’Amiens). Nous n’avons retenu que quelques points de cette réunion.
La mission fondamentale d’analyse des besoins des entreprises. Un volet fondamental d’Adrianor concerne l’accompagnement des entreprises de la filière agroalimentaire dans leurs problématiques techniques. Aussi, sa première mission consiste à analyser le besoin des entreprises à travers deux sources d’information. Les rencontres d’entreprises, à leur demande ou sur sollicitation d’Adrianor, permettent de faire un état des lieux général mais nécessitent un important décryptage. Par ailleurs, les questions posées par les entreprises dans le cadre du service «conseil minute» portent à l’inverse sur des sujets précis, la réponse prenant une forme individuelle ou collective.
La réponse individuelle peut consister en un simple conseil, nécessiter une mise en relation si le centre n’est pas compétent dans le domaine, ou aboutir à une offre de prestations – on quitte alors l’animation industrielle pour entrer dans l’activité sous contrats privés d’Adrianor. Quand une problématique est transversale à la filière ou commune à un secteur d’activité, une action collective avec différents partenaires peut être adoptée. Dans tous les cas, pour analyser et répondre correctement à une demande, il est nécessaire pour le centre technique de se ressourcer sur ses domaines de compétences via des formations, des participations à des réseaux techniques ou encore de s’adosser à la recherche fondamentale, faire de la veille sur les domaines stratégiques pour la filière par le biais d’abonnements à des revues et des bases de données spécialisées, maintenir des contacts avec son environnement institutionnel pour remonter au mieux les besoins des entreprises et tenter de monter les actions ad hoc. Ces points, ressourcement et veille, permettent d’ailleurs d’identifier des sujets d’intérêt pour la filière de façon à alerter les entreprises via différents supports, tels que conférences ou dossiers.
Des chiffres parlants. La répartition entre les différents secteurs varie légèrement d’une année à l’autre, mais globalement la répartition reste homogène entre les secteurs d’activité, ce qui est logique en regard de l’activité de proximité. Pour ce qui concerne la taille des entreprises, le nombre de porteurs de projet reste élevé (168), même s’il est moins important qu’en 2015. Par contre, et fait notable, le nombre de TPE/PME rencontrées a considérablement augmenté (108 en 2016, 58 en 2015). Ceci est très clairement lié aux préséries pour les porteurs de projet, mais également à une présence terrain renforcée par des actions tels que des ateliers techniques, etc.
L’approche «conseil minute», correspondant aux réponses apportées suite aux demandes directes des entreprises, a permis de traiter 323 questions en 2016, un chiffre en très nette hausse par rapport aux exercices précédents (220 questions environ). Par contre, la répartition des demandes reste la même : la quasi-totalité est issue des PME/TPE, le reste des demandes provenant d’institutionnels ou d’individuels.
Développement de coopérations. Adrianor a maintenu sa présence dans les différents réseaux identifiés sur la thématique de la formulation. Dans ce domaine, la veille concerne l’ensemble des ingrédients. Il s’agit de projets à long terme qui nécessitent de l’investissement personnel. Il s’agit tout d’abord du club PAI (Produits alimentaires intermédiaires) créé en 1993, association qui regroupe des professionnels du domaine. Par ailleurs, la création d’une grande région a été l’occasion de resserrer des liens avec Extractis (ex-CVG). En effet, partenaires de longue date, la fusion des régions a amené l’élaboration d’une offre commune sur les ingrédients, Extractis proposant l’extraction de «substances» et Adrianor la qualifiant dans des applications alimentaires. De plus, une intégration des comités techniques réciproques a été mise en œuvre. Cette complémentarité a été accentuée en 2016 par une présence commune sur deux événements majeurs : en juin les JAS (Journées aliments & santé) à La Rochelle et en octobre le SIAL (Salon international de l’alimentation) à Paris-Villepinte. A ce titre, la proximité géographique dans une même région peut constituer une véritable opportunité et une proposition commune a d’ailleurs été faite dans le cadre du SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) Hauts-de-France.
Actia, le réseau français des instituts techniques de l’agroalimentaire. À l’heure de la réflexion sur le rapprochement envisagé entre Adrianor et Extractis, la présentation de Didier Majou, directeur de l’Actia (Association de coordination technique pour l’industrie agroalimentaire), réseau français des instituts techniques de l’agroalimentaires, sur le thème «Comment aider les entreprises à relever leurs enjeux de compétitivité, d’innovation et de responsabilité : la réponse du réseau Actia aujourd’hui et demain», présentait un réel intérêt et a d’ailleurs permis un riche échange avec les participants.
Pour mémoire, Actia représente 1 200 collaborateurs, 500 ingénieurs et chercheurs, 80 implantations en France, 8 000 entreprises clientes pour un chiffre d’affaires de 100 M€. C’est également chaque année 250 projets R&D pour 20 000 jours (public), 1 000 jours d’expertises, 400 opérations pilotes industrielles, 800 publications et 3 000 jours de formation professionnelle. Sachant qu’Extractis est un des 16 centres partenaires d’Actia, et non Adrianor, ces chiffres méritent d’être médités…