Une année de rebond
L'année 2016 n'a pas été facile pour le Grand Port maritime de Dunkerque (GPM). Le contexte, défavorable, s'est ainsi traduit par les arrêts techniques du haut-fourneau n°4 d'Arcelor et du site pétrochimique de Versalis, la fermeture définitive de la raffinerie Total, une mauvaise récolte céréalière et le report de l'ouverture du terminal méthanier. Compte-rendu.
Malgré un contexte difficile, le GPM affiche toutefois une très légère hausse de 0,3% par rapport à 2015, avec 46,7 millions de tonnes de trafic. Dunkerque le doit, entre autres, à un trafic transmanche toujours important grâce à une année 2015 exceptionnelle (+ 17% avec 16,25 millions de tonnes) et en dépit d’une baisse de 2% l’an dernier (680 000 unités de fret, 751 000 véhicules et 2,92 millions de passagers). La question migratoire, essentiellement calaisienne, touche aussi le port de Dunkerque sans qu’on ait encore de chiffres sur les tentatives de passages. Le camp de Grande-Synthe reste un point de fixation pour les migrants qui tentent la traversée. La plus belle nouvelle est probablement la croissance du trafic conteneurs qui progresse de 7%, avec 341 041 EVP (soit 3,15 millions de tonnes, en hausse de 4%). Mieux, les conteneurs pleins s’apprécient de +7% avec plus de 220 000 EVP. Le GPM a également transporté davantage en 2016 : «La part des modes alternatifs (fluvial et ferroviaire) atteint 11%, en augmentation de 4 points par rapport à 2015. Le fluvial affiche un peu plus de 20 000 EVP, avec une part modale passant de 4 à 7%. Le ferroviaire, quant à lui, approche les 10 000 EVP, avec une part modale qui gagne 1 point, à 4%», indique la direction du GMP. Côté vracs, les solides grimpent d’1%, à 22,1 millions de tonnes : «L’usine sidérurgique dunkerquoise d’ArcelorMittal a arrêté, pour les besoins d’une maintenance, son plus grand haut-fourneau (le HF4) durant 40 jours au début de l’année 2016. Après un démarrage difficile, le trafic s’est progressivement redressé pour afficher un niveau similaire à 2015, soit 11,5 millions de tonnes.» Les minerais de charbon et de coke continuent d’alimenter le trafic tandis que les céréales perdent 8%. Les autres vracs solides se maintiennent à un haut niveau, avec une croissance de 9% (laitier, ciment, ferraille, sable, agrégat, pétrole…). Le GPM attend encore mieux l’an prochain avec la réalisation de projets industriels (Ecophos et Ecocem). Concernant les vracs liquides, l’année fut moyenne, avec une hausse de 2% (soit 4,3 millions de tonnes).
Une année de projets et d’investissements. Le rendez-vous manqué en 2016 avec LNG, exploitant du terminal méthanier, n’obère en rien la montée en puissance en cours. Les trois escales tests ont acheminé près de 200 000 tonnes de gaz liquéfié et conduit à son démarrage, effectif depuis le 1er janvier dernier. Mais 2016, c’était surtout l’année des investissements, en hausse de 20% par rapport à 2015 (soit un total de 42 millions d’euros) : réaménagement des contrôles au terminal transmanche, amélioration des accès nautiques du port Ouest (qui permet l’entrée de plus gros bateaux)… Dunkerque poursuit la réalisation de son «projet stratégique» qui doit l’amener au niveau des grands ports européens. Cette année, la direction compte bien accélérer le rythme en dopant encore les investissements, qui doivent dépasser 62 millions d’euros (+ 45%). Opération phare de ce programme, l’extension du quai de Flandres, programmée sur deux ans (60 millions d’euros au total) : en jeu, l’offre de capacité pour les conteneurs. 2017 sera aussi une année de débat avec le lancement du «débat public relatif au projet de développement majeur du port de Dunkerque pour la décennie à venir, CAP 2020». Au programme, la rénovation des installations de réparation navale, celle de l’écluse Watier, la mise aux normes de l’assainissement pluvial, les études et la préparation des travaux d’extension du quai de Flandre, le réaménagement du bâtiment Guillain et du Pavillon des maquettes. En outre, les travaux d’aménagement de la zone “Dunkerque Logistique International Sud” (soit 125 ha) se poursuivront par les voiries. L’Etat (3,3 millions d’euros), la Région (2,4 millions d’euros), la communauté urbaine de Dunkerque (0,5 millions d’euros), l’Union européenne (0,8 million d’euros) et l’UKBF (3 millions d’euros) ont contribué. Enfin, l’entretien des ouvrages ciblera les quais, les écluses, les infrastructures fluviales et la mise aux normes des bâtis