Une année de croissance hors Europe et de résistance en France

Les résultats du groupe agroalimentaire régional montrent une entreprise qui s’accroche et pense toujours grand export alors que son activité en France stagne. Le mois dernier, ses chiffres 2013 étaient rendus publics. Lecture.

« Site industriel de Bonduelle à Renescure ».
« Site industriel de Bonduelle à Renescure ».

 

CAPresse 2013

Site industriel de Bonduelle à Renescure.

 

Le groupe Bonduelle a publié ses chiffres annuels. Le groupe agroalimentaire augmente son activité (+ 7,3% à 1,896 milliard d’euros). Bonduelle reste un groupe «européen et français» avec plus d’un tiers de son activité en France, déjà 18% en Amérique du Nord et 12% en Allemagne ou 10% en Italie. Sa distribution reste en majorité grand public  (74% de ses produits) et son business principal est de vendre ses marques (pour 51%) et celles des autres (pour 49%). Bonduelle réalise toujours plus de la moitié de son chiffre dans la conserve pendant que le frais pèse 22% et les surgelés 24%. Depuis quelques années, Bonduelle a ressorti le lapin Cassegrain de la pub télé ; l’entreprise a réussi à intégrer le champignon en 2010 et a vu son périmètre changer l’an dernier. En Espagne d’abord où la vente de la marque Frudesa a précédé la création d’un joint-venture avec l’industriel Ardo. Bonduelle veut sortir des pertes récurrentes dans ce pays. En Europe centrale et en Russie, le groupe poursuit son développement grâce à l’acquisition d’actifs agricoles, fonciers et industriels (notamment la marque Globus en Europe centrale). En Amérique du Nord, Bonduelle a saisi trois opportunités en achetant deux sites de surgélisation et un site de conditionnement (Allens aux Etats-Unis) «afin de désengorger nos sites canadiens et de nous mettre à l’abri des variations de change» indique la direction. Ainsi, les activités de Bonduelle se répartissent entre France, Europe et hors Europe.

Croissance hors d’Europe. La direction avait déjà abordé le sujet lors du précédent exercice : il faut procéder au «redressement de la rentabilité après le trou d’air de 2010-2011». Le marché européen est le talon d’Achille du groupe depuis le début de la crise. Les performances de la zone Europe sont négatives avec une chute de – 0,8% par rapport au précédent exercice : dégradation du climat de la consommation, particulièrement dans l’Europe du Sud et orientale, et ce, dans tous les réseaux de distribution. Pour autant, le dernier trimestre de l’exercice parvient à stabiliser le chiffre d’affaires. Hors d’Europe, c’est un autre monde, avec des perspectives de croissance et d’opportunité malgré la crise : «Les très fortes croissances enregistrées en Russie et dans les Etats de la CEI (…) et au Brésil, dont les capacités de production sont saturées après moins de trois ans de présence locale, s’accompagnent dans l’ensemble de ces pays de gains de parts de marché.» En tout, la zone hors Europe marque un bond de 30%, malgré les aléas climatiques aux Etats-Unis et au Canada. D’autres aléas climatiques ont touché le groupe, notamment dans la région au printemps. L’impact sera réduit grâce aux polices d’assurances, a indiqué le groupe.