Un voyage scientifique pour évaluer les stocks de poisson

Pour suivre l'évolution des stocks halieutiques, l'Ifremer participe régulièrement à des campagnes internationales de pêche et de mesure en mer. Leurs avis sont attendus avec intérêt par l'Union européenne qui fixe les quotas de pêche et par les pêcheurs qui les subissent.

A la passerelle de la Thalassa.
A la passerelle de la Thalassa.

 

A la passerelle de la Thalassa.

A la passerelle de la Thalassa.

Les 21 scientifiques, qui ont participé à l’annuelle campagne d’évaluation des ressources halieutiques en Manche-Est et en mer du Nord, sont restés à bord du navire océanographique Thalassa, à leur retour à Boulogne-sur-Mer le 11 février, pour faire part aussitôt de leurs premiers résultats. Avec précaution, car ces informations sont encore très lapidaires et les six navires armés par les autres Etats ne sont pas tous rentrés. Néanmoins, essentiellement à la lueur des indices d’abondance de juvéniles, on perçoit des tendances positives. “On a observé des meilleurs recrutements pour le merlan, le meilleur depuis 2003, et surtout pour le hareng, le meilleur depuis 1980“, avance prudemment le chef de mission, Yves Vérin, responsable du labo Ressources halieutiques, centre Ifremer Manche-mer du Nord. Par contre, l’indice reste faible depuis 2000 pour le cabillaud et proche de zéro depuis 2011 pour l’églefin. Ces premiers résultats sont toujours scrutés avec attention par les pêcheurs du Nord-Pas-de-Calais qui les confrontent avec leurs propres observations.

Débutée à Brest le 11 janvier dans le cadre du programme IBTS (International Bottom Trawl Survey) coordonné par le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), cette campagne de la Thalassa, commandée par Loïc Provost, s’est déroulée par gros temps, ce qui n’a pas empêché la mission de procéder le jour à 92 traits de chalut de fond (de 30 minutes), la nuit à 115 échantillonnages au filet à larves, à la mesure de 68 000 poissons et au prélèvement de milliers d’otolithes (pour 16 espèces différentes), ces concrétions minérales trouvées dans l’oreille des poissons qui permettent de lire leur âge. 

Une expérience à revivre à Nausicaà. “En mer à bord de la Thalassa”, c’est également le nom de l’exposition financée par la communauté d’agglomération du Boulonnais et conçue par Nausicaà, en étroite collaboration avec l’Ifremer. Du trait de chalut jusqu’à la salle de tri du poisson, cette exposition visible au Centre national de la mer permet de vivre l’expérience unique d’une campagne océanographique en Manche et mer du Nord. Dans cette nouvelle partie de son exposition permanente, Nausicaà a reconstitué en taille réelle les différents espaces de la Thalassa. A la passerelle, grâce à la magie d’un film réalisé par la société boulonnaise Neographic productions, le visiteur se retrouve en situation de tangage face à la mer déchaînée et aux vagues qui déferlent sur le pont avec fracas. Mal de mer garanti !