Tourisme

Un vélorail pour dynamiser la gare de Cayeux-sur-Mer

Le Chemin de fer de la baie de Somme vient d’annoncer la mise en place de cette nouvelle activité pour les vacances de Pâques. Parallèlement, il a déjà dressé son bilan 2022. Cette année, environ 210 000 voyageurs devraient être enregistrés, un record...

Maurice Testu, le président du CFBS.
Maurice Testu, le président du CFBS.

« La baie de Somme est une destination nature, parcourue sur 27 kilomètres par le chemin de fer de la baie de Somme qui relie le Crotoy au Nord de la baie à Cayeux-sur-Mer au sud, en passant par Noyelles-sur-Mer, Lanchères et St Valery-sur-Somme. Cette activité touristique permet une découverte originale des paysages de la baie, à bord d’un train historique plus que centenaire, et la visite des stations balnéaires desservies. Elle est complémentaire des activités nature comme le vélo, transportés gratuitement dans nos fourgons, ou de la randonnée pédestre, notamment la traversée de la baie. Elle constitue de plus en plus un mode de déplacement doux, alternatif à la voiture », relate Maurice Testu, le président du Chemin de fer de la baie de Somme (CFBS).

Les étrangers sont de retour

Il a de quoi être satisfait car au 11 septembre 2022, le CFBS avait déjà transporté plus de 180 000 voyageurs, soit, en projection à fin d’année soit au 12 novembre, une fréquentation totale de plus de 210 000 voyageurs, 5% de plus qu’en 2019, année de référence. 

Il y a un véritable engouement pour la destination baie de Somme, de la part d’un public local et régional très fidèle - environ 50% de la clientèle - mais également issu de toute la France, en raison d’une très belle météo. La clientèle étrangère : belge, hollandaise, allemande, anglaise… est de retour. Le CFBS s’adapte à l’évolution de la fréquentation touristique et étudie la fréquentation des trains jour par jour et heure par heure.

Pour 2022, la fréquentation bat de nouveaux records.

Un seul petit bémol : la ligne Saint-Valery-Cayeux représente seulement 7% de la fréquentation : « En 2016, nous circulions 104 jours pour transporter 10 119 voyageurs, engendrant un déficit d’exploitation de plus de 300 000 euros, souligne Maurice Testu. Nous avons réduit la voilure pour circuler 50 jours et transporter 15 000 voyageurs, diminuant ainsi le déficit à moins de 50 000 euros. Cette gestion rigoureuse, clairement expliquée aux élus de la commune de Cayeux-sur-Mer, va nous permettre aujourd’hui d’investir et de proposer un nouveau projet pour cette ligne. Nous souhaitons que nos gares soient vivantes et attractives, en suivant l’exemple de Noyelles-sur-Mer, où l’ouverture du point de vente et de location de vélo a dépassé nos attentes et totalement changé l’ambiance ! »

Admirer le paysage différemment

Le CFBS a la volonté d’accompagner le gros travail réalisé par la commune de Cayeux pour dynamiser sa station balnéaire, en développant une nouvelle offre : un vélorail, dans un premier temps au départ de Cayeux, puis dans un deuxième temps au départ de Lanchères. C’est un véhicule à quatre roues ferroviaires posées sur les rails, accessible aux personnes à mobilité réduite, deux personnes pédalent pour le faire avancer et deux à trois passagers sont passifs à l’arrière. L’activité se pratique en plein air, en toute sécurité sur la voie ferrée et permet d’admirer le paysage différemment.

Aujourd’hui, il y a plus de 50 exploitants de vélorails en France et c’est un vrai succès. Cette offre est inexistante dans un rayon de 100 kilomètres : « C’est un produit ludique, qui cible une clientèle familiale, pour un public de tout âge qui correspond parfaitement à la typologie de celui de la station balnéaire de Cayeux-sur-Mer. De plus, c’est une offre cohérente avec le développement des mobilités douces, qui s’intègre parfaitement à la politique de développement touristique portée par le Département et la Région », ajoute Line Brunner, la directrice du CFBS.

Les élus ont testé le vélorail.

Entre l’achat des 20 vélorails (quatre sont déjà arrivés) et l’aménagement des voies (plaques de retournement, sécurisation des ponts, adaptation des passages à niveaux, signalétique spécifique), l’investissement représente environ 150 000 euros, pour lequel le CFBS espère obtenir une aide financière. Si tout va bien, une emploi sera créé : « Nous sommes persuadés d’amortir très vite ces investissements qui nous permettront à terme d’équilibrer le compte d’exploitation de la ligne », prévoit Line Brunner.

L’activité sera lancée à partir des vacances de Pâques jusqu’aux vacances de Toussaint, le vélorail fonctionnera entre trois et cinq jours par semaine selon la période. Certaines journées seront organisées avec la cohabitation des circulations trains et vélorails. 

Pour la première année un seul circuit sera proposé sous forme d’un aller-retour Cayeux/ Hurt (5,5 kilomètres aller-retour), avec des départs à horaires fixes. L’activité sera d’une heure au total avec la halte de Hurt pour retourner les vélorails. Un quizz découverte sera proposé avec une dizaine de points au long du parcours.

Durant la saison estivale, des formules soirées seront également proposées afin de profiter d’un arrêt prolongé et gourmand, avec des produits locaux, à la halte de Hurt. D’autres prestations sont à l’étude, comme par exemple, la combinaison du vélorail, de la randonnée jusqu’à la Maison de la Baie de Somme et la visite de celle-ci. 

Ultérieurement, un second parcours sera proposé jusque Lanchères. Jean-Paul Lecomte, maire de Cayeux-sur-Mer a salué un « travail sensationnel »« Cela n’existe pas ailleurs », a pointé pour sa part Monique Evrard, conseillère départementale. Les premiers coups de pédales sont donc attendus en avril prochain.