Un vaste plan pour relancer le commerce de centre-ville

Les quatre carrefours autour du théâtre de Calais sont les principaux concernés par la campagne de la Ville.
Les quatre carrefours autour du théâtre de Calais sont les principaux concernés par la campagne de la Ville.

 

CAPresse

Les quatre carrefours autour du théâtre de Calais sont les principaux concernés par la campagne de la Ville.

Les commerces de centre-ville se trouvent confrontés aux ZAC de la périphérie. Le problème est peut-être encore plus marquant à Calais. Pour contrer le phénomène du vidage de son centre-ville, la municipalité lance un plan de relance de ses commerces…

Le plan de relance des commerces de centre-ville est aujourd’hui à l’œuvre. Les commerces calaisiens ont pu bénéficier d’un ensemble de mesures prises par la Ville afin de voir leur fréquentation augmenter. Mais ce n’est pas tout : «Il s’agit aussi d’attirer le plus de commerces possibles pour les surfaces commerciales inoccupées», fait valoir Nicole Heux, élue déléguée au marketing territorial. Le périmètre d’action est précis : il s’agit de l’hypercentre, composé des quatre boulevards autour du théâtre de Calais, dont les cellules commerciales ont tendance à se vider ces derniers mois.

Faire venir les commerces. L’enjeu est de taille : il faut, selon l’équipe en charge du plan, attirer le maximum d’entreprises à Calais, franchisées ou non. Pour ce faire, la première mesure prise par la Ville est de mettre en place un guichet unique pour les entreprises. Une personne sera chargée de rediriger les entrepreneurs et commerçants vers la bonne personne pour répondre à chaque problématique qui pourrait se poser lors de l’établissement d’un commerce ou tout au long de sa vie. Aussi, Calais sera présente au prochain salon Créer pour démarcher les entreprises qui ne sont pas encore présentes dans la première ville du département et faciliter leur implantation. D’autre part, une pépinière commerciale est en projet, afin d’accompagner les commerçants de la meilleure façon possible. Enfin, une aide aux loyers sera apportée, de 75% la première année, 50% pour la deuxième année et 25% la troisième année, afin d’accompagner l’implantation du commerce à Calais. «Les loyers sont assez chers. Nous espérons ainsi convaincre les propriétaires de louer leurs cellules en leur garantissant une présence pendant trois ans”, affirme Natacha Bouchart. Plus tôt, le maire de Calais mettait en place une mesure dissuasive : une taxe sur les locaux vacants. Une taxe amenée à augmenter à l’avenir…

Aider les commerces en place. C’est là la plus grosse partie du plan de relance. Un jeu-concours hebdomadaire a été lancé pour fidéliser la clientèle. Il s’agit d’une urne dans laquelle les clients déposent un bulletin. Un tirage au sort est effectué et le gagnant remporte un bon de 40 euros, financé par la Ville, à valoir dans le commerce où le tirage au sort aura été effectué. «C’est une bonne façon de remercier nos clients pour leur fidélité, témoigne Stéphanie Prévot, gérante du magasin Turquoise, en centre-ville. Ça peut être une bonne chose pour faire venir la clientèle, mais surtout pour fidéliser une clientèle qui vient déjà.» Autre mesure phare, le stationnement gratuit en centre-ville le samedi après-midi. «Le samedi matin, le marché attire déjà du monde, argumente Nicole Heux. Il s’agit de faire venir de nouvelles personnes, donc on a décidé de faire un essai avec uniquement le samedi après-midi. On verra comment évolueront les choses, c’est peut-être amené à changer.» Autre mesure : de larges panneaux pour rappeler l’interdiction aux cyclistes de rouler sur le trottoir, à la demande des commerçants.

Zone franche ? Mais selon les élus comme les commerçants, les leviers principaux pour lutter contre la désertification du centre-ville sont dans les mains de l’Etat. Natacha Bouchart en a fait un combat quasiment personnel : selon l’édile, il faut que la ville de Calais passe intégralement en zone franche. La décision n’est pas sienne, évidemment, mais les exonérations d’impôts pèseraient positivement dans la balance commerciale des entreprises en centre-ville. Probablement une façon de compenser l’image ternie de la ville à l’étranger.

Concurrence ? Reste à voir si le plan de relance du centre-ville trouvera son efficacité dans une cité qui a investi massivement dans les zones commerciales de périphérie, encore tout récemment avec l’annonce de l’implantation de Leclerc à la sortie de l’A16. Sachant que les populations aisées ont plus ou moins déserté le centre-ville de Calais (si l’on en croit Frédéric Van Gansbeke, dirigeant de la boulangerie Le Coin du Pain, dans la galerie commerciale Calais Cœur de Vie), le chemin à faire pour les habitants des communes périphériques sera plus long vers le centre-ville que vers ces zones commerciales. Néanmoins, l’espace culturel dans ladite galerie va être repris aux frais de Leclerc. Reste à voir si le public drainé sera suffisant pour irriguer les commerces alentour…