Un sous-traitant discret qui se développe

Il y a quinze ans, Jean-Michel Porcheret a créé, seul, son entreprise. Aujourd’hui, cette sous-traitante, spécialiste de l’acier, est une affaire familiale qui compte une trentaine personnes et qui va encore s’agrandir à partir de cet automne.

Une vue sur l’ensemble de l’atelier. Les machines et les salariés ont besoin de plus d’espace.
Une vue sur l’ensemble de l’atelier. Les machines et les salariés ont besoin de plus d’espace.

D.R.
Jean-Michel Porcheret en compagnie de son fils Jérémy et de sa fille Elodie.

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Une vue sur l’ensemble de l’atelier. Les machines et les salariés ont besoin de plus d’espace.

Le domaine de PM industrie est technique : c’est le travail de l’acier avec des fabrications et des prestations de services tournés vers l’industrie, qu’il s’agisse des bâtiments ou des machines. «Avec nos deux chargés d’affaires, nos deux dessinateurs, nos machines, on est autonome à 95% dans notre activité : des études à la maintenance, en passant par les fabrications mécano-soudées, tuyauterie, charpente, le montage et les réparations…», explique Jean-Michel Porcheret, gérant et initiateur de cette entreprise dont l’histoire a commencé il y a quinze ans (voir historique).

 

Beaucoup de clients. La maîtrise de A à Z de son métier, c’est une force. Autre atout de ce sous-traitant : le nombre de ses clients, ce qui lui évite d’être dépendant d’un seul. «On en a environ 160 ! Des grands, comme Jeumont Electric, Desvres, Bocahut, Bozel, Dembiermont, mais aussi des petits : que des professionnels… Parmi nos clients, qui sont essentiellement nordistes et belges, on compte aussi l’Agglo de Maubeuge, propriétaire d’un grand nombre de bâtiments.»

PM industrie fait partie de ses entreprises sous-traitantes qui ne font pas de bruit mais qui travaillent, en se rendant indispensables auprès de ceux que l’on appelle les donneurs d’ordre.

 

Rachat à l’Agglo. L’AMVS (Agglomération Maubeuge Val de Sambre) apparaît plusieurs fois dans l’histoire de PM industrie. En 2006, Jean-Michel Porcheret a installé l’activité à la Petite-Savate, à Maubeuge, dans un bâtiment qui appartenait à l’Agglo. Il était à la recherche de locaux plus grands : l’entreprise est ainsi passée de 400 m2 à Ferrière-la-Grande à
1 400 m2 d’ateliers et à 300 m2 de bureaux dans cette zone d’activité située à l’ouest de Maubeuge.

Mais la croissance de l’entreprise n’est pas terminée. «Le bâtiment actuel, nous l’avons racheté à l’Agglo en 2009. Le départ de notre voisin, locataire, nous donne l’occasion de racheter l’autre partie de ces locaux, ce qui va doubler notre surface, nous permettre de disposer d’un atelier plus grand et d’envisager des investissements. Le rachat est en cours.» En 2006, M. Porcheret avait investi un vaste bâtiment alors divisé en deux parties.

 

L’extension continue. L’actualité de PM industrie n’est, en fait, que la suite des épisodes précédents : une construction et une progression constantes. «L’atelier qui paraissait bien grand au début, il y a dix ans, apparaît aujourd’hui trop petit. Nous avons saisi l’opportunité de nous agrandir sans avoir à bouger. Ça va commencer en novembre, avec sans doute des embauches à la clé.» Les derniers investissements en machines remontent, eux, à 2014 : le sous-traitant en compte une douzaine ainsi que trois ponts-roulants.

 

ENCADRE

Un parcours d’autodidacte 

Originaire de Ferrière-la-Grande, près de Maubeuge, Jean-Michel Porqueret, 56 ans, est aujourd’hui à la tête de PM industrie, une entreprise d’une trentaine de personnes dans laquelle sa famille est très présente : son épouse Marie-Ghislaine, à mi-temps, sa fille Elodie à la comptabilité, son fils Jérémy, un des deux chargés d’affaires.

Sa carrière professionnelle, dans le Nord et en Belgique, a commencé avec un CAP d’électromécanicien décroché à Louvroil, à 17 ans. Avant de se lancer dans la création, début 2002, il a connu environ une quinzaine d’entreprises, dont Sambre et Meuse pendant huit ans, où il a notamment dépanné les ponts-roulants, et Vaudrion, entreprise de prestations de services industriels, sa dernière. «Ces différentes expériences m’ont permis d’apprendre mon métier sur le tas, en autodidacte, dans les ateliers et sur les chantiers. Et j’ai gravi les échelons.» Dans sa dernière entreprise, vendue, il était chargé d’affaires et un gros client en Belgique l’a suivi lorsqu’il a décidé de se mettre à son compte. «Je l’ai fait en accord avec mon patron de l’époque et j’ai démissionné.» Ce client fidèle lui a donc permis de franchir le pas de la création.

Jean-Michel Porcheret a commencé seul : avec JMP EURL, à Ferrière-la-Grande. Un an plus tard, il s’est associé, l’entreprise est devenue SARL Porcheret Malezieux industrie. Elle comptera jusqu’à huit personnes travaillant à la conception et à la réalisation de processus industriels. Elle va donc s’installer à Maubeuge, près de la Ruche d’entreprises, dans un bâtiment appartenant à l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre. L’effectif passera à vingt personnes.

2009 est le dernier tournant. La société prend son nom actuel. Jean-Michel Porcheret devient seul maître à bord. L’entreprise se structure avec la mise en place d’une holding familiale actionnaire et d’une SCI créée avec le rachat du bâtiment. En quinze ans, le capital, le chiffre d’affaires (2,2 millions), les machines, l’effectif n’ont jamais cessé de progresser.

En décrivant son parcours, le gérant insistera à plusieurs reprises sur la discrétion dont l’entreprise a toujours fait preuve. «Ce qui compte, c’est la vigilance, le sérieux, le réseau professionnel, la confiance, la bonne connaissance de son métier et le bouche à oreille», résume-t-il.