Un site centenaire en pleine relance

Cette filiale d’une entreprise américaine fabrique et vend des silos de stockage en tôle galvanisée. Ses clients, européens et africains surtout, sont dans l’agriculture et l’agroalimentaire. Patrice Lépinois vient de reprendre les commandes.

Un site centenaire en pleine relance

L’histoire de cette halle industrielle de 15 000 m2, située à Rousies, à côté de Maubeuge, est ancienne et se poursuit avec la société américaine centenaire Chief Industries, basée dans le Nebraska. Depuis moins de deux ans, cette SAS est dirigée par Patrice Lépinois, un Dunkerquois de 48 ans. Il connaît bien le monde de l’entreprise puisqu’il a pratiqué l’expertise comptable pendant 17 ans, avant de s’orienter vers la reprise d’entreprises en difficulté pendant 10 ans. «J’ai fait la connaissance de l’entreprise à l’occasion d’un audit. Et elle m’a recruté», précise-t-il.

De A à Z

Ici, la matière première se présente sous la forme de bobines d’acier galvanisé. Déroulée, aplanie, poinçonnée, ondulée, cintrée, la matière est transformée en silos, gaines de ventilation, passerelles, planchers, capots pour convoyeurs… «Nous faisons tout, de A à Z. Si les capots de convoyeurs peuvent aussi servir à l’industrie, l’essentiel de ce que nous fabriquons est destiné au monde agricole ou agroalimentaire. Nos clients sont en général des coopératives, de grands propriétaires, en France, en Europe, en Afrique… On vise aussi l’Europe de l’Est, l’Ukraine ou, plus loin, l’Inde. Tout récemment, on a décroché un contrat pour un ensemble de 16 cellules destiné au port de Dakar, au Sénégal. Une belle opération…» Il se dit confiant car, pour lui, le marché des silos en tôle ondulée n’est pas près de s’éteindre. À l’origine, rappelle-t-il, le site de Rousies, déjà spécialisé dans la tôle, avait été repris par la branche agricole du groupe Chief Industries. Une opportunité dans sa stratégie européenne. «Notre atout, précise au passage Patrice Lépinois, c’est de proposer des produits qui répondent aux normes européennes, qui sont très sévères.» À ce jour, Chief Phénix à Rousies est la seule filiale française de la société d’outre-Atlantique.

Un chiffre d’affaires qui double

Le nouveau directeur général explique qu’il a reçu la mission de redresser le chiffre d’affaires. «Pendant quatre ans, l’entreprise a connu, disons, un certain flottement dans sa direction. Aujourd’hui, j’ai la confiance de Chief et, bien que nous soyons une filiale à 100%, je dispose aussi d’une autonomie dans les décisions techniques.» La relance s’est traduite par un investissement des Américains de 500 000 € pour la sécurité de locaux vieillissants, «au point que beaucoup de gens pensaient que l’usine était fermée», et dans une poinçonneuse. En 2020, d’autres investissements sont prévus dans l’outil de production. Huit embauches ont été réalisées, ce qui a porté l’effectif à 43 personnes. «Notre personnel est local, bien formé, expérimenté. Les formations dans notre domaine n’existant pas ou plus, ce sont les anciens qui transmettent leur savoir-faire aux nouveaux.» À son arrivée, le chiffre d’affaires tournait autour de 5 millions. Il est en train de doubler.

«Notre atout, c’est de proposer des produits qui répondent aux normes européennes»