Un sinistre pronostic relayé par la Commission européenne
François de Closets a présenté son 20e ouvrage aux invités de la Fédération du bâtiment. Un pas de plus dans la description d’une France qui se meurt. Juste après cet exposé, Bruxelles mettait la France «sous surveillance renforcée» pour sa dette et son manque d’énergie…
Pourquoi cette lente agonie, pourquoi la France est-elle ce malade récalcitrant ? Les «anomalies» françaises, c’est 200 milliards empruntés chaque année, comme l’Allemagne à seulement 2% malgré la faible solvabilité française. Quarante ans de déficit budgétaire discontinus, des rapports qui vont à la poubelle, des nations ont bougé, la France jamais ! «Or, c’est le pays le plus riche au monde, risque François de Closets. Son déficit de 35 milliards d’euros annuels génère une dette de fonctionnement !» Il renvoie dos à dos gauche et droite : «La dépense publique est un soufflet qui gonfle tout seul, l’Etat a économisé seulement 1 milliard en dépenses publiques. Le pays ne comprend pas et ne peut choisir qu’entre la droite et la gauche, la nation est dans l’hémiplégie permanente !»
Des employeurs dans la tourmente. L’explosion violente arrive car la réalité des marchés financiers va montrer que la France ne peut plus s’en sortir. «C’est la finance qui commande (…) alors que les politiques vivent dans un constant court-circuit rêve-réalité. Il y a 100 milliards de dépenses publiques inutiles.» Pourquoi est-il si dur de baisser ces dépenses ? Parce que c’est politiquement contre-productif. Que les grands politiques comprennent l’entreprise, à l’inverse on ne peut pas baisser les charges de 50 milliards par an. Le patronat doit faire son deuil de revendications irréalistes. «Plus de 10 000 emplois pourraient être créés si les patrons cessaient d’avoir peur, martèle François de Closets. Trop d’emplois s’arrêtent à 49 ans au lieu de 52 ; quand il s’agit de l’entreprise, la justice bloque et provoque une inflation de procédures en retour ; 75% des décisions prud’hommales sont défavorables à l’employeur.» Etc.
On peut s’en sortir… «Il faut tout chambouler, il faut un grand choc pour d’abord débloquer cette machine et non créer de la richesse !» L’écrivain, qui ne fait aucune confiance aux politiques actuels et refuse de se laisser coincer entre droite et gauche, prône durant trois ans environ («le rétablissement peut se faire vite, le pays est sain») une gouvernance de salut public, un contrat, l’utilisation d’ordonnances. Nul besoin d’une majorité politique pour cela. De toute façon, il n’y en aura pas car «la gestion du pays et la légitimité politique ne se rencontrent plus». Il ne s’agit pas d’une union nationale − «aucune force politique n’est de taille pour cela». Et d’ajouter : «Après un démarrage très sec de trois ans, la situation peut se rétablir.» Paraphrasant un proverbe chinois, la crise serait une opportunité pour «trouver autre chose». Mais à quand le déclic ?