Un showroom pour la Pariss

En attendant la belle usine avec une chaîne de montage dont il rêve, Damien Biro abrite toujours son entreprise Ecomobilys dans d’anciens ateliers municipaux, zone Marcel-Doret à Calais. Là, il travaille avec ses compagnons comme un artisan, mais c’est de la belle ouvrage… L’entreprise sort peu à peu de l’ombre et vient de s’offrir une belle place au soleil : au sein du centre commercial des Quatre-Boulevards, elle vient d’investir les lieux naguère désertés par Monceau fleurs pour y installer un showroom. Sans le proclamer, Damien Biro ajoute une corde à l’arc de son entreprise : la mobilité urbaine. Car, au sein du showroom où sont exposés les modèles “extérieurs” commercialisés par Ecomobilys en provenance de marques comme Piaggio, Mia ou encore Microcar, on peut y admirer les deux productions maison : la Little, véhicule utilitaire, et la Pariss, un roadster assez décoiffant. Tous ces véhicules sont en vente, mais aussi en location de courte ou de longue durée. Très récemment, des vélos électriques ainsi que des scooters, mus par la même énergie, sont venus rejoindre les véhicules à quatre roues. L’entrée d’Ecomobilys dans le monde de la location est une bonne chose pour l’entreprise : elle peut créer des flux de trésorerie supplémentaires. Mais, au contraire de la vente, qui est universelle, elle ne peut que concerner en l’état actuel que le Calaisis. Mais sans doute est-ce là un banc d’essai qui peut être dupliqué dans d’autres villes…

 Une ” figure de proue ” de la gamme : la Pariss. Damien Biro ne le cache pas : si la Little était la base de départ de ce qu’il avait en tête voici quatre ans, il savait déjà que d’autres modèles viendraient ensuite. Pour autant, il ne renie pas son premier “bébé”. Lequel a trouvé sa clientèle avec des collectivités territoriales et des entreprises privées soucieuses de l’environnement. Avec la dernière-née de la gamme, la Pariss, on bascule dans un autre monde. Il s’agit d’un roadster que Damien biro présente comme ” la figure de proue de la gamme “. Et c’est vrai que, dès sa naissance, la Pariss offre une visibilité à Ecomobilys, ainsi qu’en témoigne un film publicitaire diffusé par la compagnie d’assurance MACIF dont la Pariss et Damien Biro sont les héros. Très léger, le nouveau modèle élimine d’emblée un problème qui reste, à ce jour, le frein numéro un de l’utilisation des véhicules électriques : la borne de recharge de la batterie. Selon Damien Biro, la voiture est si légère qu’elle n’a pas besoin d’accus extraordinaires et que la batterie peut être rechargée auprès de la prise électrique de Monsieur Tout-le-monde, comme un simple appareil ménager. N’oublions pas, en outre, que la voiture est hybride, c’est-à-dire que si aucune prise électrique ne se profile à l’horizon en fin d’autonomie, il suffira au pilote de basculer sur la réserve d’essence pour l’atteindre.

 ” On vous fait rencontrer l’ébéniste “. Damien Biro est fier d’annoncer qu’une vingtaine de partenaires se sont penchés sur le berceau de la Pariss. Et non des moindres, puisque son ambition est de positionner la Pariss comme ” une voiture de luxe à l’international “. Damien Biro se veut proche du client et jouer à fond la carte de la personnalisation. “Si vous voulez un type de bois particulier pour le volant ou le tableau de bord, pas de problème : on vous fait rencontrer l’ébéniste“, lâche-t-il pour illustrer son propos. Des attentions qui vont justifier un prix qui tournera autour de 60 000 euros TTC par véhicule vendu. Damien Biro ne cache pas qu’il cherche à produire de la valeur ajoutée et n’est pas inquiet des conséquences de la crise, sachant qu’il y a toujours un marché pour les produits de luxe. A l’automne dernier, au Salon de Paris, la Pariss avait obtenu un succès de curiosité et d’estime. L’inauguration du showroom précédait de peu le Mondial de Genève. “Cette fois, nous sommes parfaitement au point et j’y vais pour prendre des commandes” conclut Damien Biro, l’œil conquérant.