Un rendez-vous d’affaires inédit

Demandé par l’Etat et la Région, l’événement B to B de Valenciennes avait notamment pour vocation d’inciter la filière à mieux s’organiser face aux marchés internationaux et à la commande publique.

Durant la matinée, des rendez-vous d’affaires organisés à l’avance. Des échanges discrets autour des tables et de la convivialité aussi.
Durant la matinée, des rendez-vous d’affaires organisés à l’avance. Des échanges discrets autour des tables et de la convivialité aussi.

Le 6 septembre, la Cité des congrès Valenciennes a accueilli une journée de rendez-vous d’affaires organisée par l’Association des industries ferroviaires des Hauts-de-France. Si la formule B to B est familière dans le monde économique (comme d’ailleurs celle du speed dating), ce genre d’événement ne s’était jamais fait dans le ferroviaire. Sylvain Bele, président depuis deux ans de l’AIF, expliquait : «Bien sûr, il y a des rencontres industrielles généralistes avec la présence du ferroviaire, mais un rendez-vous spécifique comme celui-là, c’est inédit dans la région et également en France.»

Un bilan sera fait

Sylvain Bele donne les chiffres de cette journée : 80 entreprises attendues, 500 rendez-vous programmés, une centaine de personnes inscrites au repas du soir. «L’organisation technique n’était pas un problème, toute la difficulté était de convaincre les représentants de la filière», explique-t-il.

Ce jour-là, pour 200 euros la journée, les membres de l’AIF avaient droit à 15 rendez-vous et au repas avec discours. C’était 500 euros pour les non-membres. Selon le président, la journée et le long déplacement parfois pouvaient être vite rentabilisés. Un bilan sera fait qui décidera d’une reconduction ou non de l’événement.

Durant la matinée, des rendez-vous d’affaires ont été organisés à l’avance.

Au passage, Sylvain Bele constate que l’industrie ferroviaire n’a pas la même image dans le grand public, dans les médias et parmi les élus que, par exemple, l’industrie automobile, alors que leurs poids économiques respectifs sont comparables. Ça peut être un frein à l’organisation d’événements. Les clients directs du ferroviaire sont ainsi, dit-il, plus difficiles à cerner : ce sont d’autres industriels dépendant de commandes publiques et de gros contrats internationaux (où la Chine est un redoutable adversaire). A côté des donneurs d’ordre connus (Alstom, Siemens, Bombardier…), on observe, dans leur ombre, de multiples sous-traitants. M. Bele précise qu’en région, on dénombre quatre grands constructeurs et environ deux cents sous-traitants et fournisseurs. Quant aux acteurs et métiers du ferroviaire, ils sont divers et imbriqués. Surtout si on y ajoute les exploitants (SNCF, RATP, Transpole…) et les institutionnels.

A ce sujet, Sylvain Bele précise que la préfecture et la Région (gros financeur de l’AIF) ont commandé un audit récent sur le ferroviaire et que deux actions concernant l’AIF en étaient ressorties. Un : les entreprises n’ont pas souvent la taille qu’il faut face aux gros contrats et aux commandes publiques. Deux : le business entre ces mêmes entreprises a besoin d’être «dynamisé».

Sylvain Bele précise que l’une des missions de l’AIF est d’inciter les entreprises à constituer des groupements ou à «mutualiser.» Quant aux rendez-vous d’affaires, ils représentent un outil de plus dans la recherche de l’efficacité.