Un projet d'éoliennes offshore de grande envergure
Le gouvernement a décidé d'attribuer en mai dernier la réalisation du parc éolien en mer du Tréport au groupement GDF Suez, EDP R et NeoeN Marine auquel est associé Areva pour la fourniture des turbines. Sa mise en service est prévue pour 2021. Une aubaine pour les entreprises locales, mais le projet suscite aussi des craintes.
Ce grand projet s’inscrit dans l’objectif de transition énergétique fixé par le gouvernement, il stimule l’innovation technologique et va créer 6 000 emplois directs et indirects. » Nicole Klein, préfète de la région Picardie, ne tarit pas d’éloges sur la réalisation d’un parc éolien offshore de grande envergure à 15 kilomètres des côtes normandes et picardes.
Expérience et innovation
Le projet, qui prévoit 62 éoliennes de forte puissance pouvant alimenter 800 000 personnes en électricité, a été attribué en mai dernier par le gouvernement au groupement GDF Suez, EDPR et NeoeN Marine. Areva, sélectionné sur appel d’offres européen, s’y associe pour la fourniture des turbines. « Ce groupe bénéficie d’une expérience dans les éoliennes en mer depuis une dizaine d’années. Avec lui, nous souhaitons conjuguer expérience et innovation », annonce Jean-Baptiste Séjourné, président du CA Les éoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport. « Nous souhaitons devenir les champions d’Europe en la matière, et la Picardie doit faire partie de cette ambition », s’enthousiasme Jacques Gérault, directeur des affaires publiques chez Areva. Comme le rappelle le président du conseil régional Claude Gewerc, la Picardie est l’une des premières régions de France pour la production d’électricité d’origine éolienne : « Nous avons été les premiers à organiser les rencontres Windustry et à accompagner les entreprises qui souhaitaient se diversifier dans cette filière. »
Pour Thierry Favrez, directeur d’Apegelec Industries, société axonaise spécialisée dans la réalisation d’armoires électriques et de coffrets, les éoliennes offshore sont une aubaine : « Nous sommes passés à côté de l’éolien terrestre, nous ne passerons pas à côté de l’éolien en mer. Depuis plus de deux ans, nous nous sommes mis au travail pour nous diversifier. J’espère que nous ferons partie des fournisseurs de ce beau projet. » Quarante-cinq entreprises picardes ont été identifiées par les acteurs du projet. Des inquiétudes Le projet n’a pas que des sympathisants. Avec un parc d’un diamètre de 90 kilomètres, il inquiète beaucoup les pêcheurs. Pour éviter de pénaliser leur travail, Jean-Baptiste Séjourné assure que « les lignes d’éoliennes seront suffisamment espacées afin de laisser des couloirs de pêche ». Le président du CA certifie par ailleurs « travailler en étroite collaboration avec le parc naturel marin pour respecter au mieux les contraintes environnementales. » Une taxe de 7,35 millions d’euros par an sera versée en compensation. 50% de cette somme ira aux communes concernées, 35% à la pêche et les 15% restants à des projets de développement durable liés à la mer.
Un grand débat public incluant plusieurs rencontres aura lieu entre avril et juillet pour légitimer l’ensemble du processus et apaiser les nombreuses craintes et inquiétudes.