Un projet de loi de finances plus que contesté

On leur a demandé 35% d’économies sur six ans. Finalement, ce sera une baisse brutale de 17% du budget des chambres de commerce et d’industrie qui aura mis le feu aux poudres...

Le personnel de la CCI Littoral Hauts-de-France se sentent "en danger" suite à l'annonce de la loi de finances.
Le personnel de la CCI Littoral Hauts-de-France se sentent "en danger" suite à l'annonce de la loi de finances.

«80% de nos ressources sont consacrées à notre masse salariale. Imaginez le désastre que ce sera si cette baisse arrive bel et bien…» déplore François Lavallée ce 10 octobre. La chambre consulaire du Littoral Hauts-de-France est vent debout contre la loi de finances du président de la République Emmanuel Macron. Procéder à des licenciements, annuler des événements : on peut s’attendre au pire, selon le président de la CCI Littoral Hauts-de-France. «Depuis 2012, on a pu faire les économies qu’on nous avait demandées, au fur et à mesure, à hauteur de quelques pourcents par an. Mais une baisse aussi brutale, impossible pour nous d’y arriver.» La Chambre de commerce, après «les efforts consentis ces cinq dernières années […] atteint un seuil critique», ce qui a pour conséquence une dégradation, voire une perte de certains services aux entreprises, un arrêt des projets d’investissement, un désengagement de certains organismes et une remise en cause des soutiens aux unions commerciales ou groupements d’entreprises. «17%, c’est purement et simplement inacceptable vis-à-vis de nos salariés et de nos élus, tonne François Lavallée. Nos salariés travaillent beaucoup. […] 17%, c’est une attaque directe sur le travail de nos salariés, ça montre un certain mépris du travail qui est accompli par les CCI…» Ainsi, selon le président de la CCI Littoral Hauts-de-France, qu’une large méconnaissance des missions des chambres consulaires.

 

Des services

 

Au niveau local, la CCI Littoral Hauts-de-France se compose de six agences locales : Abbeville, Le Tréport, Montreuil, Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque. Et les services de la CCI sont nombreux. Les employés, de leur côté, craignent un licenciement dans les prochains mois, si le président de la République ne revient pas sur la loi de finances. «On craint tous et toutes pour nos emplois, affirme Colette Coche, conseillère pour entreprises du secteur du tourisme. Et qui dit suppression d’emplois dit suppression d’accompagnement auprès des entreprises. À titre personnel, je suis des dizaines d’hôtels, de restaurants, de campings sur la Côte d’Opale. Je leur apporte un soutien à titre personnel ou à titre collectif.» L’employée parle d’incertitude, mais aussi de menaces, qui sont, selon elle, bel et bien présentes sur ses épaules. «On peut compter sur le soutien des dirigeants d’entreprise, qui comprennent notre situation, et heureusement…» D’ailleurs, les autres chambres de commerce et d’industrie se sentent elles aussi concernées par cette loi de finances…

 

Le personnel de la CCI Littoral Hauts-de-France se sentent “en danger” suite à l’annonce de la loi de finances.