Un projet 100 % nordiste parmi les médailles d’or
Les 6 et 7 décembre, GRDF a organisé à EuraTechnologies la troisième édition des trophées de l’innovation Ki-oZ. Cette compétition interne récompense les meilleurs projets répartis en cinq catégories et développés par les salariés de l’entreprise gazière. L’objectif du concours est d’améliorer les services proposés à ses 11 millions de clients.
A Lille, ce sont 45 équipes, dont les innovations ont été nominées lors des concours régionaux, qui ont participé. Si vous vous promenez dans une ville de la région, que vous êtes piéton, et que vous marchez sur une vitrine raccordement protégeant un chantier GRDF, dites-vous que vous foulez le résultat d’un projet qui vient de remporter la médaille d’or des trophées de l’innovation organisés par cette même entreprise. Cette idée à laquelle jusqu’à présent personne n’avait encore vraiment pensé, ce sont deux de ses salariés qui l’ont développée et mise au point : Franck Ducrotois, responsable d’équipe de la maîtrise d’œuvre branchement GRDF Nord-Pas-de-Calais, et Nicolas Demuynck, son coordinateur raccordement.
Un test régional avant un déploiement national
Après avoir réussi à séduire un premier jury, lors du concours régional à Amiens fin septembre, lors duquel ils ont également raflé le grand prix spécial du public, ils ont récidivé à EuraTechnologies, dans leur jardin en quelque sorte, puisque les deux Nordistes habitent Lille et sa métropole. «Cette idée est née un dimanche en faisant la queue pour acheter un gâteau, rue Gambetta à Lille, raconte Franck Ducrotois. Devant la pâtisserie, il y avait du monde et surtout un de nos chantiers qui gênait la file d’attente, et pendant que j’attendais mon tour, j’ai entendu une dizaine de personnes insatisfaites se plaindre des désagréments. Comme je gère environ 5 000 chantiers de ce type par an, vous imaginez le nombre de personnes énervées…»
Nicolas Demuynck se souvient que son responsable est arrivé le lendemain au bureau en lançant un défi à son équipe : «Il faut rendre beaux nos chantiers !» a lancé le premier nommé. Une année de travail aura suffi à Franck Ducrotois et ses collaborateurs pour mettre sur pied cette vitrine de chantier raccordement. Concrètement, il s’agit d’une plaque translucide auto-éclairée d’1,40 m sur 1,40 m à destination des trottoirs sous laquelle il est possible de glisser différents messages marketing et publicitaires. «Elle pèse 500 kg et est conçue pour résister à une roue de voiture. Nous avons vraiment travaillé sur le côté sécurité et accessibilité, développe Nicolas Demuynck. Pour le moment, nous sommes le seul gestionnaire de réseau à proposer ce procédé.»
Dans les mois qui viennent, «cette fenêtre d’information», comme la qualifie le responsable d’équipe, réalisée à partir des chutes de plastique récupérées sur les chantiers, va être testée grandeur nature sur la région, avant de voir son utilisation élargie au plan national en cas de succès.
Trois questions à Jean-Jacques Dubois, directeur GRDF Nord-Ouest
Que représente ce type de concours pour l’entreprise ?
C’est quasiment essentiel car c’est ce qui la fait évoluer dans ses pratiques managériales et techniques et c’est ce qui nous permet de continuer à nous remettre en question et à évoluer en permanence. Nous sommes vraiment dans la recherche de performance, dans l’amélioration de nos systèmes, de nos process, donc c’est vital.
Êtes-vous toujours surpris par la capacité d’innovation de vos collaborateurs ?
Oui, toujours, car chaque année il y a de nouvelles idées. Parfois certaines sont recyclées ou améliorées d’une année sur l’autre, puis représentées. C’est un peu le principe du Ki-oZ, on commence par une idée, on la challenge, et ensuite elle évolue jusqu’à la construction d’un prototype, sa généralisation, et parfois le dépôt d’un brevet, on peut aller jusque-là. Il n’y a jamais d’idée saugrenue.
Comment se fait-il que ce projet primé qui paraît si simple, n’ait jamais été imaginé auparavant ?
Nous sommes chez GRDF dans une dynamique d’ouverture et de transparence, et le projet qui a été primé va dans ce sens. Auparavant, nous avions pour habitude de cacher nos chantiers, mais nous nous rendons compte que plus on s’ouvre sur l’extérieur, plus on partage ce qu’on fait, plus on l’explique, et mieux ça se passe. Là en l’occurrence, c’est le cas : les passants se plaignent des désagréments, alors que nous rénovons le réseau pour leur confort et leur sécurité. Avec ce projet, nous pouvons désormais communiquer ouvertement.