Un premier bilan et un coup de pouce au privé
L'Etat fait le point sur ses programmes dédiés à l'habitat. Le préfet de région Jean-François Cordet a réuni les acteurs de l'habitat et de l'hébergement, le 17 juillet dernier, pour évaluer les avancées effectuées depuis 2014.
L’ambition de la région s’était affichée en grand il y a un peu plus d’une année. À l’époque, Cécile Duflot, alors ministre du Logement, était venue encourager les édiles régionaux dans leur volonté de rénover le parc régional de logements (collectifs, individuels, privés et publics) datant d’avant 1990 (près des deux tiers des logements actuels datent d’avant 1975). Le plan
“100 000 logements” d’ici fin 2015 s’inscrit dans le droit-fil du master plan de Jeremy Rifkin, dans les dispositifs gouvernementaux, dans le plan climat visant à diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Ces rénovations doivent concourir à mieux isoler les logements et à réduire la facture énergétique qui pèse sur les ménages, tout en redistribuant les cartes de la gestion desdits logements. C’est la volonté des collectivités et de l’État qui a réuni à Lille, le 17 juillet dernier, le Comité régional de l’habitat et de l’hébergement (CRHH) “pour mesurer l’avancement des principaux chantiers régionaux engagés dans le domaine des politiques du logement et de l’hébergement“, lit-on dans le dernier communiqué de la préfecture du Nord.
De l’activité régionale et des réductions de dépenses énergétiques. La réforme met en place le dossier de demande unique et change les modalités de gestion des demandes : c’est désormais l’intercommunalité qui se trouve au centre des dispositifs pour l’accès aux logements et dans le domaine de l’urbanisme rénové depuis la loi ALUR (mars 2014). Un portail grand public mis en place depuis avril dernier doit simplifier les démarches des demandeurs (https://www.demande-logement-social.gouv.fr/) : une personne sur trois attend un an après sa mise en ligne. Outre le progrès concernant la gestion des demandes, l’État dote les territoires de financements complémentaires “en faveur de la rénovation énergétiques du parc de logements anciens“, indique la préfecture régionale. L’Agence nationale de l’habitat (ANAH) bénéficie ainsi de rallonges budgétaires destinées à la rénovation énergétique, qui se traduisent pour la région par une augmentation substantielle des fonds pour le logement privé. Ces derniers passent ainsi de 38,15 à 42,19 millions d’euros. Cet accroissement devrait permettre, selon la préfecture, le cadre du dispositif “Habiter mieux”, “la rénovation énergétique de 350 logements supplémentaires, pour atteindre un résultat final de 2 800 logements rénovés en 2015“. Le programme “Habiter mieux” a bénéficié à plus de 6 000 propriétaires occupants modestes depuis son lancement en 2011. Les gains énergétiques après travaux varient de 40 à 50% selon une enquête menée auprès d’une centaine de bénéficiaires. Le coût moyen de ces travaux se situe autour de 20 000 euros, dont “97% sont dépensés chez des artisans régionaux“. Un impact qui n’est pas dérisoire alors que l’emploi stagne depuis le début de l’année.