Un port intérieur à Marquion-Cambrai
Une réunion de concertation autour du canal Seine-Nord a eu lieu ce 4 novembre, dans la salle des fêtes de Marquion. A l’ordre du jour : la présentation du projet de construction du port intérieur de Marquion-Cambrai. L’occasion pour les maires des communes des alentours, les professionnels et les habitants de poser des questions. Zoom sur ce projet.
«On ne veut pas que vos communes, qui vont être traversées par le canal Seine-Nord Europe, voient juste passer les péniches. Notre objectif est de développer un vrai projet économique», introduit Franck Dhersin, vice-président en charge des mobilités à la Région Hauts-de-France. Le futur port intérieur de Marquion-Cambrai, situé sur la rive est du canal, a été présenté ce 4 novembre, à Marquion.
Son quai de 1 000 mètres de long, équipé de portiques, permettra le chargement et le déchargement des péniches. Le terminal portuaire, quant à lui, accueillera les camions et les marchandises. Enfin, une zone d’activité avec des bâtiments à la location sera construite pour l’installation d’entreprises industrielles, logistiques et de services.
Par camion, train et bateau
«Le port de Marquion-Cambrai aura la chance d’être trimodal : les marchandises pourront être acheminées et dispersées par camion, par le train et par bateau. Il y aura un véritable bouleversement positif dans un milieu qui, aujourd’hui, est uniquement rural», enchaîne Franck Dhersin.
D’autres avantages ont été évoqués lors de la concertation par les collectivités qui ont mis la main à la poche : la proximité avec la e-valley de Marquion, considérée comme la plus grande base logistique d’Europe, ou encore la proximité du port intérieur avec les autoroutes A2 et A26 à 12 minutes de Cambrai et 30 minutes d’Arras. Le début des travaux du port intérieur est prévu en 2024 pour s’achever en 2028.
Questionnements et mécontentements
Dans la salle des fêtes, 200 personnes étaient réunies pour participer à la concertation. «Je suis très content de voir autant de monde dans la salle. C’est la preuve que le projet intéresse. Maintenant, il faut rassurer la population, car on est partis pour encore quelques années d' études», souligne le vice-président des mobilités à la Région Hauts-de-France. De nombreuses questions ont été posées, souvent pour alerter les collectivités de certains problèmes qui pourraient être rencontrés lors de la construction du port intérieur.
Les agriculteurs s’inquiètent ainsi du morcellement des terres, nécessaire pour acheminer la voie de chemin de fer jusqu’au port intérieur. Les bateliers français, eux, craignent de voir des bateaux toujours plus gros sur le canal, engendrant des problèmes de sécurité. Les élus écologistes, de leur côté, ne comprennent pas ce projet dont l’impact positif sur l’environnement leur semble limité à l’heure où Emmanuel Macron s’exprime sur la décarbonation à la COP26. Pour le patron des dockers de Dunkerque, "ce port intérieur est une réelle opportunité de consommer en circuit court et de concurrencer les ports d’Anvers et d’Amsterdam».
Beaucoup de questions sont restées sans réponse tant le projet est encore lointain. Une prochaine réunion de concertation aura lieu à Marquion au printemps 2022. En attendant, un registre reste en mairie sur lequel il est possible d’exposer ses questionnements et ses remarques.