Un pôle régional de numérisation pour préserver le patrimoine
Cette inauguration traduit l’un des axes majeurs de notre politique culturelle : rendre accessible à tous notre patrimoine, explique Nicolas Dumont, maire d’Abbeville et premier vice-président du conseil régional de Picardie. Ce nouveau lieu ressourcé doté d’une centrale de numérisation, dont le modèle est unique en France, devient un outil d’accès privilégié à la culture et constitue un support au service de la diffusion et de la valorisation culturelle.»
Partenariats
A Abbeville 30 000 documents ont déjà été mis en ligne comme le fonds Macqueron (15 000 documents, aquarelles, dessins sur le patrimoine monumental du département de la Somme) ou encore le don de Robert Mallet de près de 11 000 cartes postales sur la Première Guerre mondiale. Ces documents sont visibles sur le site internet de la ville d’Abbeville et référencés sur la base patrimoine numérique du ministère de la Culture. Le musée Boucher- de-Perthes s’est lancé aussi dans les programmes de numérisation depuis 2010. Cela concerne 5 762 oeuvres valorisées sur la base Joconde du ministère de la Culture.
« La mise en place prochaine du pôle régional de numérisation permettra de développer des partenariats avec les services de l’Etat, services des collectivités locales et également des partenariats privés comme les sociétés savantes, poursuit Nicolas Dumont. Je me réjouis également de l’importance de cet outil qui permettra aux chercheurs d’approfondir leurs travaux et constituera un moyen de transmission pour les publics qui n’ont pas accès aux sources originales. Il incitera à de nouvelles formes de coopérations avec l’université par l’exploitation intellectuelle des fonds numérisés et la valorisation dans l’encyclopédie en ligne Picardia, par exemple, ou dans d’autres sites de partage de la connaissance.»
Trois centres de ressources
De son côté, vice président du conseil régional en charge de la culture, Alain Reuter a précisé que ce deuxième centre de ressources complétait celui ouvert en mars dernier à Clermontde- l’Oise pour les activités audiovisuelles. Un troisième centre est en projet à Soissons pour la musique assistée par ordinateur. Il a qualifié la station de numérisation (dont l’acquisition est de 193 150 euros TTC, subventionnée à hauteur de 75 000 euros par le conseil régional) de «machine à remonter le temps, en quelque sorte, digne d’H.-G. Wells».
Concrètement, l’archivage des données s’effectue avec un ScanTech équipé de trois caméras et d’une source d’éclairage à LED sans émission d’UV et infrarouges afin d’obtenir la meilleure qualité d’éclairage sans abîmer le document. Les ouvrages de grands formats (80 par 120 cm) sont découpés en plusieurs f ichiers et rassemblés ensuite à l’aide d’un logiciel. Il est possible de numériser des documents jusqu’à une épaisseur de 25 cm et un poids de 25 kg.
La numérisation est accessible gratuitement pour un travail ne concernant pas plus de vingt feuillets. Cette gratuité s’accompagne d’une obligation de mettre à disposition des collectivités partenaires concernées (ville d’Abbeville, départements de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne, région Picardie) les fichiers numériques afin qu’ils soient consultables dans les différents services patrimoniaux de la région. Pour les fonds plus conséquents, les projets sont sélectionnés par des experts. Les fichiers numériques au format sont remis sur un support fourni par l’utilisateur : clé USB, CDRom, DVD ou disque dur.