Un pôle «métropalien»

Trois ans après le vote de la loi, les collectivités vont enfin pouvoir se constituer en métropole urbaine et/ou territoriale. La Côte d’Opale va faire partie d’une vingtaine de projets nationaux. Michel Delebarre, sénateur-maire de Dunkerque et président du SMCO, a pris la présidence d’un des deux pôles du Nord-Pas-de-Calais.

« Installation du pôle métropolitain de la Cote d’Opale à Dunkerque le 7 novembre dernier à Dunkerque ».
« Installation du pôle métropolitain de la Cote d’Opale à Dunkerque le 7 novembre dernier à Dunkerque ».


CAPresse 2013

Installation du pôle métropolitain de la Côte d’Opale à Dunkerque, le 7 novembre dernier.

 

Comment des zones littorales peuvent-elles se tracer un avenir commun malgré des répartitions géographiques spécifiques ? C’est d’abord question de concertation entre les édiles et les acteurs économiques : quatre aires urbaines et/ou rurales regroupent le Dunkerquois industriel, le Calaisis marchand et transitaire, le Boulonnais tourné vers la pêche et le Montreuillois touristique. Si le premier affiche un leadership démographique et transfrontalier, les autres zones entendent bien peser dans la structure qui a vocation à gagner en compétences et en budget. Faire des collectivités des métropoles est une démarche entamée en 2004 avec l’appel à projets lancé par la Datar qui s’inspirait des travaux du réseau des villes et des communautés urbaines. Il aura fallu attendre six ans de plus pour que la loi entérine la création de ces nouvelles formes juridiques (notamment l’article 20 de la loi du 16 décembre 2010) : des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. C’est une triple reconnaissance : l’intérêt métropolitain exprimé, une géométrie variable (avec un plancher de 300 000 habitants) et une définition libre du territoire.

Prudence sur les compétences… L’ancien maire de Villeneuve-d’Ascq Jean-Michel Stievenard, désormais membre d’une coopérative de consultants, est venu présenter un rapport de mission «provisoire» qui reprend les problématiques énoncées depuis deux décennies (entre autres par Michel Delebarre) sur la cohérence territoriale des quatre bassins de vie du littoral régional (900 000 habitants, 145 km de côtes et 309 communes). La mise en commun des compétences doit suivre : développement économique, promotion de l’innovation, de la recherche, de l’enseignement supérieur, de la culture, de l’aménagement de l’espace et notamment de la mise en cohérence des schémas… de cohérence territoriaux justement. «On va commencer par cela», a insisté Michel Delebarre face aux élus de la Côte qui se questionnent sur les submersions marines, la gestion des wateringues… Une ambition mesurée par le sénateur-maire et président de la communauté urbaine de Dunkerque : «Il faut faire attention avec l’absorption des compétences. J’en connais qui ont pris des cadeaux empoisonnés.» Promis : la Côte ne se posera pas en contrepoids de la métropole lilloise : «la gestion de la tension entre les deux métropoles doit être un facteur de développement» selon le rapporteur.