Un peu plus d'un an pour se refaire une beauté

Un jeune directeur, 1 700 m2 rénovés (sur 4 400 m2), une mise à l’honneur de Jean-Baptiste Carpeaux et, pour la réouverture, un hommage à Antoine Watteau. Le musée n’avait pas connu de tels travaux depuis 20 ans.

Le majestueux perron d’accès a été rénové en février 2015.
Le majestueux perron d’accès a été rénové en février 2015.
Geneviève Mannarino, adjointe à la culture de Valenciennes, et Vincent Hadot, nouveau directeur du musée. Derrière eux, la nouvelle perspective offerte par le grand hall et la mise à l’honneur des sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux.

Geneviève Mannarino, adjointe à la culture de Valenciennes, et Vincent Hadot, nouveau directeur du musée. Derrière eux, la nouvelle perspective offerte par le grand hall et la mise à l’honneur des sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux.

A partir du 24 et du 25 septembre, pour les visiteurs, les nouveautés commenceront dès le perron. Il a été rénové en début d’année. Après l’accueil (reconfiguré lui aussi et adapté à l’accueil des personnes à mobilité réduite et des groupes), elles se poursuivront avec la découverte de cette nouvelle perspective créée au niveau de la rotonde avec un regroupement, à ce niveau, des sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875). Vincent Hadot, 29 ans, le jeune directeur arrivé en juin, était auparavant directeur du musée du Feutre à Mouzon, dans les Ardennes. Il explique : «La vue sur le hall a été dégagée et cet espace a été entièrement rendu au sculpteur né à Valenciennes. Ses œuvres sont organisées chronologiquement et accompagnées, chacune, des épreuves et croquis préparatoires.»

Il parle d’ailleurs d’une «place Carpeaux», en soulignant que cet aménagement et les autres ont été facilités par le fait que le bâtiment, ouvert en juin 1909, avait été conçu dès le départ pour être un musée. Volumes et sources de lumière naturelles sont là.

Autres nouveautés. Le musée n’avait pas connu de travaux d’ampleur depuis 1995. En tout, durant plus d’un an, entre le 8 septembre 2014 et cette rentrée, ce sont 1 700 m2 sur 4 400 qui ont été rénovés et 400 œuvres qui auront été emballées, déplacées et remises en place cet été. La chronologie des collections, du XVIe au XXe siècle, reste la même, toujours au premier étage. La crypte archéologique, rare dans un musée, est toujours là. Les parquets ont été refaits à l’identique. Les couleurs et éclairages ont été revus. Plusieurs restaurateurs sont intervenus sur une centaine d’œuvres et encadrements. Une architecte-scénographe, Loretta Gaïtis, a été chargée de repenser la présentation, la pédagogie et la mise en valeur des richesses du musée, dont certaines ont été sorties des réserves.

Le directeur précise que d’autres innovations viendront par la suite : un audioguide, réalisé avec le concours du Conservatoire et du Centre des musiques actuelles, ainsi qu’une visite virtuelle concernant les œuvres les plus fragiles…

Travaux moins visibles. Un chantier, moins visible mais coûteux et important, a été mené : c’est la réfection du système de ventilation/climatisation. Il était «vieillissant», selon le directeur. Or, «les œuvres ont besoin d’une température stable, entre 20 et 21 degrés, et d’un taux d’humidité constant, de l’ordre de 50 à 55%.» Les travaux n’ont donc pas concerné que l’espace ouvert au public. Les chéneaux ont été ainsi remplacés dès 2013 et l’intervention au niveau de la pompe à chaleur avait démarré avant la période de fermeture.

Un musée dans la ville. Ce musée appartient à la commune de Valenciennes et, comme le précise Geneviève Mannarino, adjointe à la culture, le coût des travaux (2,9 millions d’euros) a été supporté par celle-ci, à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre. Précisons au passage que l’effectif du musée est de 30 personnes, tous métiers confondus (administration, régisseur, accueil du public, collections, techniciens, surveillance et entretien…) et que sa fréquentation annuelle tourne autour de 40 000 visiteurs.

«Le musée, insiste l’élue, ne se limite pas à ses murs. La densité des œuvres présentes un peu partout en ville est rare. C’est à souligner, tout comme le fait que Valenciennes compte maintenant 17 prix de Rome !» Le cimetière Saint-Roch (1792), qualifié parfois de petit «Père-Lachaise», en témoigne. L’élue à la culture souligne aussi les partenariats et échanges menés avec d’autres structures culturelles comme le Louvre-Lens ou avec Mons 2015. Elle ajoute que si la charge de la rénovation a incombé à la Ville, propriétaire, la réouverture du musée proprement dite a bénéficié d’un mécénat. Des sujets qui seront développés lors de l’ouverture et du vernissage du 24 septembre.

Première exposition temporaire

La programmation culturelle reprendra bien sûr son cours avec la réouverture, puisqu’il y aura, le 24 septembre, vernissage de l’exposition temporaire «Rêveries italiennes» dédiée à Antoine Watteau, autre enfant du pays (1684-1721), et aux paysagistes du XVIIIe siècle. Elle se tiendra du 25 septembre 2015 au 17 janvier 2016 et donnera l’occasion, entre autres peintures et dessins d’Antoine Watteau, surnommé le «peintre des Fêtes galantes», de découvrir La Chute d’eau. Cette huile sur toile, inédite, a fait l’objet d’un dépôt permanent de la part de privés. Elle est mise à l’honneur dans les documents de communication.