Partenariat SNCF Réseau et Picardie Nature

Un partenariat pour protéger les chauves-souris

Ce 21 août, SNCF Réseau et Picardie Nature ont signé un partenariat visant à améliorer la protection des chauves-souris présentes au sein des ouvrages d’art de l’opérateur public.

Louis Hue, chargé de mission chez Picardie Nature, présente à Emmanuel Moulard, secrétaire général de la Préfecture de la Somme et à Marie-Céline Masson des méthodes d’observation des chauves-souris. @Aletheia Press/ DLP)
Louis Hue, chargé de mission chez Picardie Nature, présente à Emmanuel Moulard, secrétaire général de la Préfecture de la Somme et à Marie-Céline Masson des méthodes d’observation des chauves-souris. @Aletheia Press/ DLP)

« Cela peut sembler un petit sujet, mais pour nous, ce n’est pas le cas. Nous considérons ce partenariat comme essentiel pour la préservation de l’environnement, une thématique à laquelle nous sommes particulièrement attachés », souligne Marie-Céline Masson, directrice territoriale Hauts-de-France de SNCF Réseau.

Ce 21 août à Amiens, elle a signé, avec Patrick Thiery, président de Picardie Nature, une convention de partenariat inédite visant à mieux prendre en compte la présence des chauves-souris dans les 1 200 ouvrages d’art du territoire. « La Fédération nationale France Nature Environnement, à laquelle nous adhérons, a déjà signé ce type de partenariat avec SNCF Réseau dans d’autres régions. Pour nous, c’est une première », sourit Patrick Thiery.

Sensibiliser et protéger

L’association, co-animatrice du plan régional d’action pour la conservation des chauves-souris, mène régulièrement des observations pour cartographier la présence de ces animaux particulièrement discrets. C’est ainsi qu’un bénévole de Picardie Nature a repéré un ouvrage d’art à Château-Thierry fréquenté par des chiroptères. « Nous avons demandé l’autorisation à SNCF Réseau de pénétrer dans le tunnel pour mieux les observer. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce partenariat », résume Patrick Thiery.

Patrick Thiery, Marie-Céline Masson et Emmanuel Moulard lors de la signature de la convention. (c)Aletheia Press/ DLP

L’objectif de cette convention est à la fois de sensibiliser les agents de maintenance à repérer ces animaux, mais aussi de les former aux bons réflexes à adopter pour les protéger. « Cette démarche de prévention pour la préservation des espèces est en lien direct avec la loi biodiversité et sa doctrine "éviter, réduire, compenser" », pointe le président de Picardie Nature.

Une espèce utile mais menacée

« Nos infrastructures ferroviaires abritent une riche biodiversité que nous avons le devoir de préserver et de protéger. Aujourd’hui, nous franchissons un pas important pour mieux intégrer la prise en compte des chauves-souris dans nos ouvrages d’art », se félicite de son côté Marie-Céline Masson. La directrice territoriale rappelle également que cette convention va permettre de construire un dialogue entre les agents de maintenance et les écologues, peu habitués à se côtoyer. « Ce n’est pas une cohabitation forcément naturelle, mais elle est nécessaire et va nous inciter à intégrer davantage les enjeux environnementaux dans nos activités quotidiennes », assure-t-elle.

Insectivores, les chiroptères occupent une fonction régulatrice essentielle dans le fonctionnement des écosystèmes. « En France, on compte 34 espèces de chauves-souris ; en Picardie, 22 sont présentes », indique Patrick Thiery. Parmi ces 22 espèces, six sont considérées comme menacées et cinq sont quasi-menacées.