Un parc d'attractions contre le chômage ?
L'agence de développement économique Calais promotion a tenu le 20 février dernier son assemblée générale. Au programme, le rapport d'activité 2013 et la lutte contre le chômage.
En dépit des projets et interventions dans les entreprises en difficulté (et les autres), elle n’aura pas fait baisser significativement le chômage à Calais : la sénatrice-maire Natacha Bouchart, présidente de l’agence de développement économique Calais promotion, n’a pas réussi son pari d’inverser profondément la courbe du chômage dans le territoire. Malgré les deux permis de construire posés fin 2013 (relatifs à la construction de deux bâtiments de 48 000 m2) par DCB international, spécialisée dans l’immobilier d’entreprise ; malgré la décision du professionnel du transport combiné Cargo Beamer de réaliser un terminal ferroviaire de transbordement ; malgré les conventions de revitalisation qui touchent à leurs fins (Celle d’Eurotunnel et de Tesco) ; malgré la convention «d’attractivité» de SNCF développement (suite au naufrage de SeaFrance)… Le taux de chômage dans le Calaisis atteint 17,7% à fin septembre 2013. Dans la ville-centre, on compte encore, fin janvier, 9 481 demandeurs d’emploi (catégorie ABC) contre 9 604 en janvier 2013. A une échelle plus restreinte, les démarches d’accompagnement ont apporté quelques fruits : 2 emplois chez un mécanicien marckois, 3 emplois dans une micro-crèche calaisienne, 4 emplois dans une agence de conseil en web-marketing, 11 emplois dans un hôtel-restaurant à Coquelles, ou encore 14 emplois chez un distributeur de spiritueux à Cité Europe. L’agence cherche à développer de nouvelles filières productrices de richesses. SNCF développement et la CCI Côte d’Opale poussent ainsi les collectivités à investir le terrain des TIC. Tektos, dédié aux start-up, récolte les premiers fruits de son travail près de deux ans après le lancement de son initiative.
Spyland toujours d’actualité ? Le taux de chômage du territoire (bassin d’emploi des 63 communes du Sympac) reste le 4e plus important de France. «Cela a été longtemps le premier», indique Bruno Clément-Ziza, chef de cabinet de la Direccte Nord-Pas-de-Calais. Depuis dix ans, il a fortement augmenté, passant de 14% au premier trimestre 2004 à 17,7% au troisième trimestre 2013… Depuis le milieu de l’année 2009, il est quasiment toujours au-dessus de la barre des 16%. Pour le faire véritablement reculer, l’agence compte sur un grand projet. Mis en exergue par Natacha Bouchart depuis dix-huit mois, il réside dans le parc d’attractions Spyland, sur la zone naturelle du Virval, en bordure de l’autoroute A16. Annoncée à plusieurs reprises, son implantation, via le porteur immobilier Noraparc, se fait néanmoins attendre. Près de 3 000 emplois en dépendent, répète la sénatrice-maire de Calais. Mais le tour de table (pour 500 millions d’euros) dure et les investisseurs (dont des fonds américains, européens et français) n’ont pas donné de signes encourageants, s’exonérant de contribuer au fonds d’étude créé par l’Agglomération… L’agence continue pourtant de courir les salons pour “vendre” le territoire (Mipim , Mapic…) et veut y croire.
Particulièrement bien dotée, Calais promotion emploie 9 personnes (7,8 ETP) et dispose d’un budget annuel de près d’1,7 million d’euros (en hausse de 400 000 euros par rapport à 2012), apporté principalement par la Ville (500 000 euros), l’Agglomération (500 000 euros) et la CCI CO (150 000 euros).