Un objectif : l’égalité hommes/femmes
Le respect des droits des femmes a été le thème principal de la 4e Conférence régionale de l’emploi public territorial, à la fois porteuse de réflexions et de propositions sur des thématiques engageantes pour les élus, les cadres et les personnels de cette fonction publique.
Le 23 novembre s’est tenue à Olhain la 4e édition de la Conférence régionale de l’emploi public territorial. Organisée en alternance par chacun des deux centres de gestion (CDG) de la Fonction publique territoriale (FPT) de la région que président Marc Montuelle pour le Nord et Serge Janquin pour le Pas-de-Calais, cette conférence, portée par le CDG62, aura permis d’échanger sur des thématiques ciblées, telles l’égalité hommes/femmes dans la FPT, l’amélioration de l’accès à la formation et la mise en œuvre de la loi sur la précarité. Autant de thématiques essentielles pour l’avenir de la FPT et s’inscrivant dans la lignée des missions confiées aux centres de gestion, qu’elles le soient déjà comme l’emploi, les carrières, le reclassement, la promotion, le handicap, l’aspect social, ou à venir comme la prévention et la mobilité.
Les allocations de bienvenue ont été l’opportunité de resituer l’intérêt de cette conférence dans le contexte de la réforme territoriale à venir et des enjeux de modernisation et de mutualisation qui s’imposent à la FPT. «Un des défis auxquels devront répondre les centres de gestion, a ainsi expliqué en substance Jean-Louis Baju, directeur du CDG59, est celui de l’individualité, alors que le statut devra être adapté et que les modes de gestion devront être modifiés, pour tenir compte ne serait-ce que de l’e-administration…»
Une question de volonté. Evoquant les enjeux de cette conférence, Serge Janquin a rappelé que «l’approfondissement de la décentralisation (…) ne peut avoir pour objectif que d’assurer la cohésion des territoires et la cohésion sociale (pour) davantage de justice entre territoires et citoyens (…), en n’oubliant pas que les populations ont besoin de services publics forts, structurés, efficaces». Abordant la question des discriminations dont sont victimes les femmes, qu’il qualifie de «réalité cruelle», le président du CDG62 a appelé à «chercher les voies et moyens pour changer cette approche des choses et amener des progrès, quitte à proposer une discrimination positive pour que l’égalité soit réellement assurée à tous les niveaux de la fonction publique et, en ce qui nous concerne, de la carrière des agents territoriaux».
Quelle est la réalité de cette inégalité hommes/femmes dans l’emploi territorial en Nord-Pas-de-Calais ? Claire Clément-Demange, directrice du pôle emploi/concours/formation du CDG 62, en a dressé les contours qui n’échappent pas aux stéréotypes. Si au national les femmes sont majoritaires dans les trois fonctions publiques à 77% dans l’hospitalière, 60% dans la territoriale et 52% dans celle d’Etat, en région et par catégorie leur importance s’amenuise en montant dans l’échelle des catégories : de 54% en catégorie C, elles passent à 53% en B et à 47% en A. Certaines filières sont «particulièrement féminines» comme le médico-social, quand d’autres − technique, sportive, sécurité − sont «particulièrement masculines». Avec des différences aussi marquées entre catégories dans une même filière : ainsi, dans la filière administrative, la proportion de femmes en C est de 83%, en B de 68% et de 56% en A. Répartition titulaires/non titulaires, temps complet/temps non complet, résultats aux concours, le panorama a été dressé avec, au final, un constat − «on ne peut pas laisser les choses en l’état. Il y a des talents chez les femmes» − et une volonté réaffirmée par tous de travailler à ce que ne perdurent ces stéréotypes : «Le thème s’impose, il y a énormément de travail à faire, c’est possible à condition de le vouloir.»
Personnel mieux formé. Cette volonté de réussite s’est trouvée confortée dans les deux dossiers ensuite évoqués par la conférence. Thème issu des réunions du club RH du CDG62, l’amélioration de l’accès à la formation passe par une sensibilisation et une mobilisation accrues et territorialisées des personnels, des élus employeurs et de l’encadrement territorial sur la nécessité de la formation, de la prise en compte des risques psychosociaux, de la lutte contre l’absentéisme.
La loi sur la précarité du 12 mars 2012 a été le dernier sujet d’importance traité puisqu’ont été présentés les dispositifs de “CDIsation” des personnels non titulaires de droit public et de titularisation des agents contractuels recrutés à temps ou non complet pour une quotité de temps de travail au moins égale à 50% − deux dispositifs relativement complexes −, ainsi que le transfert des secrétariats de la Commission de réforme et du Comité médical des Directions départementales de la cohésion sociale (DDCS) aux centres de gestion.