Un nouvel espace d'exposition temporaire

Les espaces en enfilade s'ouvrent au nord vers l'espace d'exposition permanente
Les espaces en enfilade s'ouvrent au nord vers l'espace d'exposition permanente

Entre le chemin de ronde et le mur d’enceinte du château d’Hardelot qui jouxte la tour Charlemagne, émerge désormais la salle d’exposition temporaire de 280 m². Discrète dans son béton fibré et ses rythmes verticaux soulignés de laiton, elle n’entame en rien l’architecture du château et crée au contraire, pour le promeneur, ce petit effet de distanciation tant utilisé par Brecht dans son théâtre, dont il puisa l’inspiration en partie dans le théâtre élisabéthain. Les deux architectes, Silvana Bartoli et Céline Medina, ont réalisé cette œuvre moderne en étroite relation avec le Conseil général et l’architecte des Bâtiments de France. Retour sur un projet qui a mis trois ans à voir le jour, qui a coûté 1,8 million d’euros au Département du Pas-de-Calais et qui accueille déjà sa première exposition : «Victorian Fashion» ou les modes au temps de la reine Victoria.

 

«Nous n’avons pas voulu impacter le patrimoine, expliquent d’emblée les deux architectes, en soulignant le côté réversible de la salle. Nous avons repris le côté minéral du site et travaillé sur la fonctionnalité.» Ce bâtiment est une succession de plans sur différents niveaux. Une forme de dialogue s’instaure de manière implicite avec l’existant grâce à la matière, les volumes et la lumière de la salle. Les meurtrières ainsi que les portes en laiton donnent une touche chaleureuse au site et invitent à la visite. Cette salle d’exposition a été conçue pour accueillir les œuvres dans les meilleures conditions possible, en réponse aux exigences des Musées de France. Le volume des espaces vise à répondre à la diversité des ambiances proposées dans le cadre des manifestations culturelles programmées par le Centre culturel de l’Entente cordiale. Elles se feront autour de la culture britannique, à travers toutes les formes d’art : musique, arts plastiques, cinéma, littérature, patrimoine… Pour l’heure, dans le cadre de l’inauguration de cette salle qui a eu lieu le 16 septembre dernier, le château d’Hardelot met en place une programmation ambitieuse d’expositions qui valorisent les relations franco-britanniques selon les axes suivants : l’Histoire et les grandes figures, l’art au XIXe siècle, les sujets de société et l’art contemporain à travers le regard d’artistes.

“Victorian Fashion”. A travers la présentation d’une trentaine de tenues et d’accessoires d’époque, l’exposition «Victorian Fashion» fait découvrir la richesse et la variété de la garde-robe d’une famille bourgeoise au temps de la reine Victoria, de 1832 à 1901. Visible jusqu’au 31 décembre, le visiteur vivra l’évolution de la garde-robe féminine avec, comme constante, une silhouette modelée par des dessous contraignants : corset et autres crinolines. On y apprend également que c’est la reine Victoria qui remis au goût du jour le costume marin pour les petits garçons ou encore la tenue d’amazone pour les femmes. Déjà à l’époque les Anglais n’avaient rien à envier aux Français en matière de mode. Liberty était à l’avant-garde avec des robes originales et les premiers tissus écossais se taillaient déjà la part du lion chez les amazones. Des jolis écossais qui pourraient bien habiller prochainement des icônes de la pop. Mais ça, «c’est à l’état de projet», confie Marie-Françoise Bouttemy, chargée de la conservation et de la valorisation au Centre culturel de l’Entente cordiale.

Lucy DULUC

Michel Denancé
La salle d’exposition au premier plan.