Un nouveau plan d’action pour dénicher les futurs talents

A l’initiative de Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, un certain nombre d’acteurs économiques et associatifs locaux se sont réunis le 14 septembre à Lille, à la Cofabrik, pour réfléchir à "Pas de quartier pour entreprendre". Ce nouveau plan d’action doit permettre de repérer dans les quartiers des porteurs de projet identifiés ou non, afin de les accompagner dans l’entrepreneuriat ou le «repreneuriat».

Un prochain rendez-vous a été fixé mi-octobre.
Un prochain rendez-vous a été fixé mi-octobre.

Pour Christophe Itier et les partenaires économiques et sociaux présents ce matin-là, les femmes et les hommes des quartiers populaires ont du talent, mais, pour diverses raisons qui leur sont propres, ils ont certaines réticences à se lancer. C’est pour les aider à faire ce premier pas dans la création ou la reprise d’entreprise que le haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, soutenu par un certain nombre de personnalités – étaient présents notamment Alexis Courtine, président du CJD Lille Métropole, Frédéric Motte, président du MEDEF Hauts-de-France, et Yann Orpin, président de la CCI Grand Lille –, a décidé de réfléchir à un plan d’action intitulé «Pas de quartier pour entreprendre».

L’objet de ce plan ? Montrer à ces personnes que le manque de diplômes et les différentes barrières qui peuvent se dresser face à elles ne doivent pas les empêcher de se tourner vers l’entrepreneuriat ou le «repreneuriat» évoqué à cette occasion. «Actuellement, la transmission d’entreprise est un enjeu national, puisque près de 600 000 entreprises seront à reprendre dans les dix prochaines années», a souligné au cours de cette matinée l’homme politique.

Lors de cette présentation, l’assemblée a également pu écouter Radoine Mebarki, président de l’association «Tous repreneurs», venu spécialement de Nancy pour exposer de quelle manière, en Lorraine, sa structure, épaulée par les acteurs institutionnels locaux, avait accompagné un public très hétérogène à se (re)construire professionnellement à travers un nouveau projet. Aujourd’hui, dans les Hauts-de-France, 622 000 demandeurs sont à la recherche d’un emploi, «soit autant de candidats potentiels pour entreprendre, à condition d’avoir la motivation et l’envie», a bien précisé Radoine Mebarki. Un prochain rendez-vous a d’ores et déjà été fixé mi-octobre.

«En mixant notre projet avec ‘Pas de quartier pour entreprendre’, on pourrait être plus ambitieux»

Richard Vanlerberghe, président de l’association «Pour toi l’entrepreneur» (à gauche), et El Madani Oulkebir (à droite), son directeur, ont profité de cette matinée dédiée à l’entrepreneuriat dans les quartiers pour évoquer leur action. Ce 12 octobre, ils ont inauguré au centre social du Faubourg de Béthune le Village de l’entrepreneuriat.

La Gazette : Pourquoi “Pas de quartier pour entreprendre” est-elle une initiative intéressante ?

La mobilisation sur le thème de l’entrepreneuriat dans les quartiers est très spécifique. Mettre tout le monde autour de la table permet de donner de l’ampleur à ce sujet, car dans notre association, nous avons du mal, seuls, à faire passer le message. Les différents acteurs ont chacun de bonnes solutions, mais elles auraient davantage de poids si on les mélangeait.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans le cadre de votre action ?

On a eu du mal à être entendu et à faire émerger «Pour toi l’entrepreneur». Là, on commence à se dire que ce modèle n’est pas si mal et pourrait se décliner dans d’autres quartiers. Je pense qu’en mixant notre projet avec «Pas de quartier pour entreprendre», on pourrait être plus ambitieux.

Quel bilan faites-vous depuis la création de votre association ?

Depuis 2014, on peut déjà faire état d’une quinzaine d’entreprises créées. On a aussi sensibilisé plus de 250 jeunes. Actuellement, on a en fil actif une cinquantaine de projets, mais avec Audace, une association d’entrepreneurs qualifiés qui professionnalise l’accompagnement à la création d’entreprise, on va constituer une promotion pour suivre ces créations avec des contenus pédagogiques adaptés.