Un milliard d’investissements sur cinq ans
“Près de chez vous, proche de tous” : au-delà du slogan, le conseil départemental du Pas-de-Calais a adopté en début d’année une délibération-cadre qui doit servir de fil conducteur jusqu’à la fin de la mandature, dans cinq ans. Le budget primitif 2016, adopté le 14 mars, constituait le premier pas de cette longue marche. Le président Michel Dagbert a présenté un projet volontariste avec un objectif de 190 millions d’investissements sur l’exercice, chiffre appelé à être reconduit les années suivantes. Un programme ambitieux qui n’évite pas l’emploi du levier fiscal.
Le fonctionnement du département du Pas-de-Calais en 2016 nécessitera 1 502 millions d’euros : c’est la somme qui est inscrite au budget primitif. Ce chiffre représente une augmentation de 0,96% par rapport à 2016. Sans prononcer l’expression, l’exécutif du Département plaide pour une augmentation en trompe-l’œil : l’augmentation nominale de 14 millions d’euros de l’ensemble du budget masque en effet une hausse de 42 millions d’euros de crédits consacrés à l’aide sociale, au premier rang de laquelle figurent le RSA et l’APA. On fait donc bien remarquer, au sein de la majorité du Conseil départemental, que ce budget 2016 recèle une baisse des dépenses de 28 millions d’euros hors dépenses d’aide sociale, ce qui représente une baisse de 1,8% et “une sincérité budgétaire confortée”. Quant au RSA, composante importante de l’aide sociale, le président Michel Dagbert milite pour sa “renationalisation” et “espère une bonne nouvelle en provenance du gouvernement”, ce qui serait de nature à “sécuriser les finances de la collectivité “.
La dette recule. La somme de 35,8 millions d’euros, répartie entre une dotation aux amortissements de 34,1 millions d’euros et 1,7 million d’autofinancement, est transmise du budget de fonctionnement vers celui de l’investissement. Ajoutée aux recettes d’investissement hors emprunt pour un montant de 45 millions d’euros, cette somme porte le total des ressources propres à 80,8 millions d’euros. Ce qui est supérieur au remboursement du capital de la dette (66 millions d’euros), un indice de bonne gestion souligné
par l’exécutif départemental. Le recours à l’emprunt s’établit à 184 millions d’euros, soit moins 47 millions par rapport à 2015, recul qui représente plus de 20%.
Au rendez-vous des entreprises. “Les entreprises, grandes ou petites, les artisans de tous métiers attendent ce signe fort du Département. Pour beaucoup d’entre eux, la commande publique est essentielle. Nous sommes au rendez-vous” : le président Dagbert ne perd pas de vue qu’investissement est synonyme de travail pour les entreprises, y compris locales. L’extension d’un collège à Pernes-en-Artois, la requalification d’un autre à Douvrin, la construction d’un centre de secours à Hénin-Beaumont, la création d’un accès à la zone industrielle de SaintPol-sur-Ternoise, la poursuite des travaux sur l’ex-RN 39, la poursuite de la déviation d’Aire-sur-la-Lys, l’aménagement foncier en vue du canal Seine-Nord et la participation du Département au développement des ports de Calais et Boulogne figurent au programme de cette année. Dans le cadre du projet “Près de chez vous, proche de tous”, le chiffre de 190 millions d’investissements est appelé à être reconduit chaque année jusqu’en 2021. C’est donc près d’un milliard d’euros que le Conseil départemental devrait investir sur cinq ans.
Hausse fiscale. Cet ambitieux programme ne pouvait guère être envisagé sans une hausse de la pression fiscale. C’est ainsi que la taxe sur la foncier bâti a augmenté de deux points, passant de 20,26% à 22,26%. Selon le président Dagbert, “le levier fiscal ne sera actionné qu’une seule fois au cours du mandat”. Le groupe Union Action, qui représente la droite parlementaire et le Front national n’ont pas voté ce budget.
Hervé MORCRETTE