Un marché de Noël virtuel sauve nos artisans

La crise sanitaire nous a appris à faire bon nombre de nos activités à distance : réunions de travail, séances de sport ou encore verres entre amis se font à présent par écrans interposés. En cette période de fêtes de fin d’année, il ne manquait plus que les marchés de Noël, tous annulés, s’invitent chez nous.

L’entreprise grenobloise Masterbox se vante d’avoir organisé cette année le plus grand marché de Noël de France, avec 260 chalets et 2 millions de visiteurs attendus. Des chiffres rendus possible grâce au format digital de l’événement.
Ouvert depuis le 29 octobre, la page www.lamasterbox.com/pages/marche-de-noel a déjà enregistré 350 000 visites et 10 000 commandes.

Masterbox vend initialement des boîtes cadeaux composées de créations Made in France depuis 2018.
«Il y a 50 000 créateurs et artisans en France qui sont prêts à expédier leurs produits par La Poste, mais souvent ils manquent de communication pour se faire connaître. Notre portail rassemble tous les commerçants de France pour qu’ils puissent vendre tout au long de l’année et toucher une nouvelle clientèle. Nous considérons qu’il est dommage d’acheter des cadeaux confectionnés à l’étranger, souvent dans des conditions déplorables, alors que des Français passionnés se donnent du mal», présente Vincent Naigeon, organisateur du marché de Noël et du collectif Masterbox.

Prévu avant même le deuxième confinement

Le site avait déjà rendu service à quelque 125 créateurs pendant le premier confinement. Cet hiver, le site a reçu plus de 700 demandes d’adhésion supplémentaires pour rejoindre le marché de Noël. Certaines sont encore en attente. «Nous avons des critères de sélection. Nous évaluons avant tout la qualité : nous testons les produits, étudions le packaging… Nous passons des entretiens personnalisés, accompagnons les partenaires dans leur communication… Tout cela prend du temps. Si l’artisan n’arrive pas à temps pour exposer sur le marché de Noël, il a la garantie de paraître sur notre site, même après le 25 décembre, rassure Vincent Naigeon. Cela permet d’étaler son chiffre d’affaires sur toute l’année, alors qu’en général, ces commerçants font entre 40 à 70% de leur CA ces deux derniers mois.»

Dans les Hauts-de-France, 15 artisans ont décidé de participer à l’aventure (voir encadré).

L’idée d’organiser un marché de Noël virtuel remonte avant même l’annonce du deuxième confinement. «Nous y avons réfléchi dès le mois de mai pour soulager les créateurs financièrement : participer à un marché de Noël est chronophage, car le temps passé dans son chalet représente un temps qui n’est pas passé en atelier ou en boutique. Et c’est surtout très cher. Un emplacement peut coûter 7 000 euros hors Paris.»

Pour recréer l’ambiance des balades festives jusqu’au bout, Masterbox propose aux visiteurs de déambuler dans les allées thématiques du site. Il est même possible de dialogue avec le Père Noël via un tchat en ligne… Décidément, le télétravail est valable pour tout le monde.

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Témoignage des créateurs de Surpiqûre, à Marcq-en-Barœul

Arthur et Christine Constant vendent leurs bracelets en cuir confectionnés sur mesure depuis maintenant dix ans. Si ces Marcquois avaient l’habitude de sillonner la France et les pays voisins toute l’année pour vendre leurs créations lors de courses équines, une majorité de leur chiffre d’affaires était effectué chaque hiver sur le marché de Noël de Montreux, en Suisse.
Depuis mars dernier, c’est la double peine : courses et marchés sont annulés. «L’événementiel a stoppé net, et il a fallu tout miser sur Internet», témoigne Christine. Heureusement, leur marque Surpiqûre apparaissait déjà sur le portail Masterbox depuis novembre 2019, suite à une découverte du site via les réseaux sociaux.
Le marché de Noël virtuel aura le mérite de sauver la saison. «Nous ne vendrons pas autant que les années précédentes, mais nous nous réjouissons tout de même de recevoir cinq à six commandes par jour grâce au marché de Noël virtuel de Masterbox, confirme Christine. Nous récupérons aussi d’autres avantages : nous économisons le prix du chalet, du logement sur place, du déplacement, mais aussi de l’énergie : c’est habituellement une période éreintante.» Cette fois, comme les consommateurs, ces artisans peuvent continuer leurs affaires en profitant du confort de leur canapé.