© Anne Van Aerschot
Pour sa nouvelle création, Anne Teresa De Keersmaeker retrouve un compositeur qui tient une place majeure dans son travail : Johann Sebastian Bach (1685-1750) comme en témoignent trois de ces précédents spectacles Toccata (1993), Zeitung (2008) et Partita 2 (2013). Cette fois, elle s’attaque aux célèbres Suites pour violoncelle et nous propose une nouvelle chorégraphie accompagnée par l’interprétation live du violoncelliste français Jean-Guihen Queyras. Ce dernier partage avec la chorégraphe belge cette capacité de concentration des moyens dans une perpétuelle recherche de l’essentiel et de l’efficacité dramatique qui ne néglige cependant jamais l’extraordinaire poésie de la musique. Recherche formelle et expressivité sont également ancrées dans cette immense construction polyphonique que sont les Suites de Bach où la virtuosité s’appuie sur une émotion et une pénétration de l’âme humaine rarement égalées dans une œuvre pour instrument seul. Méditatif et prosaïque, vertigineux et intime, ce formidable maelström d’émotions forme un terrain d’expérimentation en résonance profonde avec le travail de l’artiste belge. Creusant au cœur même de cette œuvre qui ne cesse de fasciner, elle nous dresse, accompagnée de quatre autres danseurs, une fascinante carte physique de la musique de Bach, éclairant ou défiant tour à tour les fluides lignes mélodiques et la vitalité des rythmes du compositeur allemand.
Représentations le 6 avril à 20h et le 7 avril à 18h à l’opéra de Lille. Renseignements et réservations au 03 62 21 21 21 ou sur www.opera-lille.fr