Un livre… et des femmes

Nom : Ryckelynck. Prénom : Alexandra. Signe particulier : femme d’entreprise, elle vient d’auto-éditer via son agence de communication nancéienne, a2design, son premier roman «La grève des femmes formidables». Pas de féminisme dans tout cela juste une envie à la jeune quarantaine de poser noir sur blanc, de partager le vécu (son vécu) des femmes d’aujourd’hui, ces «wonder women» des temps modernes malgré elles.

Alexandra Ryckelynck, chef d’entreprise et auteur de «La grève des femmes formidables»: «Ce livre est un partage, un travail, pas un caprice.»
Alexandra Ryckelynck, chef d’entreprise et auteur de «La grève des femmes formidables»: «Ce livre est un partage, un travail, pas un caprice.»
Alexandra Ryckelynck, chef d’entreprise et auteur de «La grève des femmes formidables»: «Ce livre est un partage, un travail, pas un caprice.»

Alexandra Ryckelynck, chef d’entreprise et auteur de «La grève des femmes formidables»: «Ce livre est un partage, un travail, pas un caprice.»

Elle le tient amoureusement dans ses mains tout près du corps comme pour le protéger encore un peu avant que de nouvelles mains ne se l’approprient et pourquoi pas l’aiment comme elle l’adore. Il est encore tout chaud, à peine quelques semaines et elle en parle avec passion, fougue avec de petites étincelles dans les yeux pétillants d’excitation maîtrisée. Le «bébé» d’Alexandra Ryckelynck affiche les 225 pages à la pesée et à l’instar d’une héroïne d’une chanson de Goldman de la fin des années 80, elle l’a fait toute seule son bébé de bouquin. «La grève des femmes formidables», c’est son titre, est entièrement auto-édité par la société d’Alexandra Ryckelynck, a2design, agence de communication bien connue sur la place nancéienne. Un titre qui interpelle, peut faire sourire dans une époque où les femmes, enfin certaines surtout des hautes sphères,n’hésitent pas à balancer à la face du public des brûlots genre chiennes de garde qui aboient fort et mordent surtout par derrière. Alors un énième livre sur la condition féminine, sur ces «wonder women» des temps modernes qui veulent tout, tout de suite mais qui, au final n’ont rien, peut-être pour certaines mais surtout pas pour l’instigatrice de ce roman «que j’ai souhaité écrire pour que toutes les femmes s’y retrouvent et pourquoi pas les aider à faire face.»

Cri du cœur…et d’alarme ?

Faire face à cette image collante, stéréotypée, galvaudée de «working girls» qui font tout, assument tout, concilient tout, tout le temps sans se poser de questions. Et bien ces femmes formidables elles en ont «marre d’être une mère corvéable, marre d’être une épouse dévouée, marre d’être une wonder woman accomplie, marre de gérer tout pour tout le monde, marre d’être celle vers qui l’entourage se tourne pour trouver une solution dès que quelque chose cloche, bref…maaaaaaarrrrreeeee tout court.» Un cri du cœur (d’alarme ?) poussé dès les premières lignes des aventures d’Emma, d’Alice, Andréa et Chloé. Un postulat qui fait mouche auprès d’un panel de lecteurs, composé de connaissances professionnelles et privées, à qui l’auteur fait parvenir le premier jet avec un questionnaire de lecture. Les retours permettent de réajuster, de peaufiner ce véritable roman intergénérationnel financé à l’aide du site de financement participatif My Major Company. L’ouvrage est écrit en moins de quatre mois presque au saut du lit. 80 heures de relecture et 3 000 exemplaires sortant des rotos plus tard, la communicante déclenche la machine : Site internet (www.lagrevedesfemmesformidables.fr), une série de buzz vidéos via Youtube, un compte Facebook, l’aventure post-écriture peut alors commencer pour celle qui ne se considère pas comme un auteur au sens pédant du terme.

Tome II en gestation…

«Écrire un livre, tout le monde en rêve ou presque. Pour ma part, cela a été un véritable travail, pas un caprice.» Et encore moins une thérapie pour la professionnelle de la communication même si elle convient que ce livre, son livre, se veut «un partage d’expériences qui peut permettre, peut-être, aux femmes d’aujourd’hui de trouver des pistes, des conseils, un soutien pour éviter de faire les mauvais choix.» Des éléments que l’auteur aurait, sans doute, aimé avoir à des instants T de son existence. Ce partage de vie, ces rencontres belles et moins belles, Alexandra Ryckelynck entend les poursuivre en continuant à faire vivre ses personnages. «Je n’arrive pas à me faire à l’idée de voir Emma, Alice, Andréa et Chloé disparaître ainsi comme si elles n’étaient que de passage.» Le tome II de leurs aventures est déjà en gestation… le synopsis est déjà terminé. La grève de l’écriture d’Alexandra Ryckelynck ne semble pas pour demain.

«La grève des femmes formidables» en dates

Mi-février: l’idée part de la grève des taxis à Paris, «c’est là que j’ai eu le fl conducteur car tout le monde se disait, comment on fait… et comment on fait sans une femme, sans une mère, sans une collègue ou une consœur qui assume tout ? Tout est parti de là. » 8 mars : c’est le début de l’écriture pour Alexandra Ryckelynck. «J’ai toujours eu envie d’écrire, l’idée est venue et j’ai mis trois mois et demi pour l’écrire mais j’ai dû le relire six ou sept fois et parfois je réécrivais des passages entiers.» 13 juin : c’est le lancement du blog et du site internet du livre (www.lagrevedesfemmesformidables.fr). 17 juillet : Alexandra Ryckelynck met le point final à ce premier opus. 3 septembre : c’est la fin du financement participatif via My Major Company. «J’avais demandé 3 000 euros, j’en ai collecté plus de 4 000.» 26 septembre : date de l’envoi à l’imprimerie. «Quelques jours plus tard je me retrouve avec 600 kg dans des cartons sur une palette à monter dans mon appartement. C’est une super aventure.»