Un laboratoire à métiers à Chardonnay
Ne serait-ce pas génial de pouvoir tester un métier avant d’opérer une reconversion ou de lancer son activité ? Le labothèque transforme ce rêve en réalité grâce à une formation innovante ouverte à tous les publics en errance professionnelle de Saône-et-Loire.
Tout a commencé par un hasard. L’association Active, organisme de formation spécialisé dans l’accompagnement de projets relevant de l’économie sociale et solidaire (ESS), a orienté un de ses bénéficiaires désireux de se lancer dans la restauration, vers LabEcoSo. Le tiers-lieu, installé à Chardonnay, recherchait alors un prestataire pour cuisiner. « Après cette mission, la personne a compris que ce quotidien ne lui convenait finalement pas alors qu’elle avait tout organisé en fonction de cela » raconte Carole Monnot, cheffe de projets pour Active, basée à Chalon-sur-Saône. Déjà partenaires sur d’autres projets, les deux structures se sont interrogées sur la façon d’apporter une réponse à ce type de problématique. L’appel à projet Deffinov leur a donné les moyens de le mettre œuvre leur projet.
Une formation test
« Nous voulions proposer un plan de formation court pour confronter les personnes à la réalité d’un métier. L’objectif est de voir si le métier correspond aux attentes et si la personne dispose des savoir-être nécessaires. » Le labothèque, est installé dans le château de Montlaville à Chardonnay. Cette ancienne colonie des éclaireurs de France profite d’équipements comme une laverie, une cuisine, un réfectoire, une bibliothèque, des ateliers qui invitent à tester de nombreux métiers.
« Une personne nous a demandé si elle pouvait s’essayer au pole dance, on ne s’y attendait pas mais on avait les moyens de lui répondre positivement » sourit Carole Monnot. Les candidats, demandeurs d’emploi, salariés en reconversion ou encore personne en errance professionnelle, peuvent rejoindre l’une des promotions du labothèque, ouvert à 15 personnes au plus. La formation gratuite n’implique que le paiement des frais de repas tandis que le logement est offert.
De l’idée à la mise en pratique
Le Labothèque débute par un accueil personnalisé auprès d’Active et se poursuit par une journée collective au château de Montlaville, encadrée par Charlotte Allegret et Frantz Metivier, fondateurs de LabEcoSo. S’en suit une période de quinze jours à un mois pendant laquelle les bénéficiaires peuvent accéder librement au site pour finaliser leur projet ou monter en compétences. « Le parcours s’achève par un long week-end au château. Pendant un jour et demi, ils se préparent. Le dernier jour, ils se confrontent au public. »
Le parcours s’achève par un bilan à chaud et un autre à froid plus tard afin de confirmer le choix de carrière et d’orienter le bénéficiaire. Pendant deux ans, le labothèque prévoit d’encadrer près de 150 personnes, allant jusqu’à lever les freins liés notamment à la mobilité. Pour cela, certaines personnes seront transportées depuis la gare ou depuis chez elles dans un rayon de 30 kilomètres.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert