Un exosquelette pour soulager le mal de dos

Japet confectionne une ceinture type exosquelette pour soulager les douleurs lombalgiques à travers des exercices de rééducation. L'objectif est de redonner confiance aux patients et de réactiver les muscles.

Les mouvements de la ceinture permettent de soulager la douleur tout en facilitant la rééducation.
Les mouvements de la ceinture permettent de soulager la douleur tout en facilitant la rééducation.

Les deux cofondateurs de Japet, Antoine Noël, CEO, et Damien Bratic, CTO, se rencontrent autour d’un projet de main robotique pour des enfants nés sans main. Ils se séparent par la suite pour travailler aux Etats-Unis : «Je suis parti au MIT pour travailler sur des exosquelettes ; mon associé a, lui, étudié des dispositifs médicaux pour le mal de dos.» De retour en France, les deux futurs entrepreneurs discutent d’un projet commun avec un médecin du CHRU de Lille, le Dr Fahed Zairi, et un médecin rééducateur, le Dr Vincent Tiffreau. Le projet est lancé fin 2014 et se fait incuber par Eurasanté avant d’entrer dans Réseau Entreprendre. «On a été repéré par un accélérateur américain qui a fait un premier investissement.» Les deux cofondateurs sont envoyés en Chine quelques mois afin de développer le dispositif. De retour en France, la jeune entreprise lève des fonds et recrute des effectifs, au nombre de 16 aujourd’hui. Elle lève en 2017 deux millions d’euros.

Antoine Noël, CEO (à gauche) et Damien Bratic,son associé, CTO.

Une aide à la rééducation

L’équipement sert à soulager le mal de dos et à accompagner les patients vers un retour à la vie active. Il s’adresse à deux cibles : la première dans la rééducation et la seconde dans le volet santé au travail. «L’exosquelette est combiné à une interface, un jeu qui va venir interagir avec la ceinture pour permettre de rééduquer le patient sans douleur.» L’objectif est d’accélérer le processus de rééducation en confiance dans les centres et cabinets de kinésithérapie. En partenariat avec Airbus et la SNCF, Japet propose par ailleurs un produit qui permet de maintenir les salariés au travail ou d’assister leur retour au travail. «On est complètement à l’inverse d’un corset : le dispositif est là pour réactiver la personne et solliciter ses muscles.» La ceinture est pour l’instant testée avec le CHRU de Lille. La production est réalisée en interne dans les bureaux de Lille. «Nous travaillons avec des sous-traitants français, sinon européens. L’assemblage final est fait ici.» Le dispositif est estimé entre 4 000 et 5 000 € pour les cabinets de kiné et centres de rééducation. «On ne vend pas aux particuliers pour l’instant.» Si le produit n’est pas encore commercialisé, Japet a reçu le pré-agrément pour son lancement commercial. «Le produit devrait être lancé dans trois à quatre semaines.», indiquait Antoine Noël fin octobre. Japet compte déjà des bureaux en Chine et à Paris. «On prévoit d’ouvrir un bureau à Boston l’année prochaine.» Le cœur de la recherche et développement reste dans les Hauts-de-France. Le marché des exosquelettes est en émergence et en pleine progression. À l’avenir, Japet compte développer de nouveaux produits agissant sur d’autres parties du corps, toujours dans un objectif médical.