Un “croissant” économiquecohérent en gestation

La CC du Pays pévélois confie à l’IRD la réalisation d’un parc dit de La Croisette (18 hectares) à Templeuve et Cappelle-en- Pévèle. Une première pour l’IRD qui prend en charge la totalité d’une telle opération, mais aussi la concrétisation par la CCPP, maître d’oeuvre, de sa volonté de souder entre Avelin et Templeuve plusieurs zones d’activité.

Marc Verly, Luc Monet et Olivier Coustenoble (de droite à gauche) mènent le dossier avec les autres élus du territoire.
Marc Verly, Luc Monet et Olivier Coustenoble (de droite à gauche) mènent le dossier avec les autres élus du territoire.

 

Marc Verly, Luc Monet et Olivier Coustenoble (de droite à gauche) mènent le dossier avec les autres élus du territoire.

Marc Verly, Luc Monet et Olivier Coustenoble (de droite à gauche) mènent le dossier avec les autres élus du territoire.

Luc Monet, président de la communauté de communes du Pays de Pévèle (à ne pas confondre avec le nouveau Pays pévélois) et Marc Verly, directeur général de l’IRD, ont officiellement lancé un vaste programme qui fera du nouveau rond-point sur la route de Pont-à-Marcq (RD549), à cheval sur Cappelle-en-Pévèle, une vitrine valorisante du dynamisme de la Pévèle. Ce territoire “devrait” être enfin unifié au sein d’une grande communauté de communes de plus de 100 000 habitants regroupant cinq communautés de communes et la ville de Pont-à-Marcq. Aux portes de LMCU, la Pévèle compte nombre de possibilités foncières et attire logiquement une population jeune lassée par la Métropole et de nombreuses entreprises sur des ZA. Le problème est que celles-ci sont pour la plupart concentrées sur Avelin, Fretin et Lesquin et qu’il existe un important no man’s land disponible pour les investisseurs dès que l’on prend la direction de Pont-à-Marcq et de Templeuve, et même au-delà vers Nomain/Orchies. En créant de toutes pièces un nouveau PA à un carrefour connu puisqu’il ouvre trois portes, à un centre Alefpa, aux Briqueteries du Nord et à l’accès routier de Templeuve, cette intercommunalité et l’IRD font remonter à la surface un dossier déjà assez ancien puisqu’il était dans les papiers de Pévèle 2000 et de son président Jean Evin, et donc aussi de Christian Maille, président du développement économique de la Pévèle, tous deux récemment décédés. Ce PA de la Croisette est donc, d’une certaine façon, un autre acte fondateur de ce territoire.

Un cap important pour l’IRD. Issu des milieux économiques et de leurs entreprises lui confiant le soin de dynamiser et de financer des projets, notamment d’aménagement, l’IRD est pour la première fois en position directe à la fois de constructeur et d’aménageur chargé de la commercialisation d’une ZA, environnementale bien entendu. Marc Verly en est ravi : “Nous avons créé la société Aménagement et Territoires (AeT) en octobre 2009 précisément pour pallier la pénurie de foncier adapté aux PME-PMI. On aménage les parcelles et on leur propose des solutions clés en main pour la construction de leurs bâtiments. Cela permet à l’IRD de compléter son offre d’accompagnement de l’entreprise à tous les stades de sa vie, et ce, de manière personnalisée.” Il s’agit donc ici d’un premier projet qui démontre que l’IRD veut travailler pour les collectivités locales, d’autant que ce projet confié à Olivier Coustenoble, directeur général d’AeT, comporte un important volet environnemental et jouxte le golf de Mérignies. Qualité et intégration au paysage sont à l’ordre du jour, cahier des charges oblige. Bref, pour l’IRD, il s’agit là d’une nouvelle compétence, très prometteuse…

Une attractivité étudiée. La qualité du site a guidé les études qui remontent à 2009, mobilisant aussi la municipalité cappelloise puisqu’elle accueillera sur sa part de PA une vingtaine d’entreprises, mais aussi les Briqueteries du Nord, propriétaires de 6,4 hectares sur les 9. Une société d’aménagement a été créée pour l’occasion entre ces dernières (la Silmac) et AeT – la SAS Croisette –, qui va réaliser les voies et équipements nécessaires à la desserte de l’ensemble, sans oublier la vente des lots équipés aux entreprises. Pour Marc Verly et Olivier Coustenoble, cette opération présente aussi d’autres opportunités. L’attractivité de ce territoire s’est en effet vérifiée 15 jours après la pose du panneau de chantier indiquant le numéro de l’IRD à composer (03 59 30 20 70), sous la forme d’un appel tous les deux jours, rythme qui a débouché sur 15 premiers dossiers d’engagement (non formel) d’occupation. Il faut dire que 15 000 véhicules passent chaque jour à cet endroit… L’IRD ne veut pas non plus faire de copiercoller environnemental pour cette première réalisation mais s’inscrire tout de suite dans une démarche de qualité avec des bâtiments semblables mais à l’architecture très étudiée, sachant aussi que chaque parcelle aura son propre cahier des charges. Le cabinet Maës de Lille a travaillé dans ce sens. Ce parc de 9 hectares (pour la première tranche) rassemble pratiquement tout ce qui fait la nomenclature développement durable en BTP : bassins de tamponnement traités en plans d’eau aux abords végétalisés et arborés, cheminement piétonnier, plantations périphériques. Coloris, matériaux, clôtures, plantations sont étroitement réglementés. Il est même prévu une ligne de bus empruntant l’ancienne voie ferrée Templeuve- Cappelle devenue voie recalibrée, pour se rendre à la gare de Templeuve ellemême transformée en pôle d’échange. Et Luc Monet songe aussi à une possible liaison pévéloise est-ouest en bus (elle qui en compte déjà pas mal mais nord-sud) : elle relierait Camphin-en-Pévèle à Mons-en-Pévèle. Le Département y réfléchit, d’autant qu’on est ici dans un vrai hub routier, le CD549 reliant l’A1 à Avelin à l’A23 à Orchies.

Des activités choisies. Dixsept bâtiments doivent donc, dans cette première tranche (la seconde étant de la même superficie mais pour l’instant sujette à un PLU en cours d’adoption vers septembre), être érigés d’ici juin 2012. Ce sera du “clés en main” en acquisition et location ou acquisitions communes ; il faudra encore patienter un peu pour l’achèvement total des voiries et plantations. Les activités retenues sont toutes du domaine artisanal. On est dans la PME-PMI qui, globalement, transfère ses activités depuis la Métropole, avec toutefois un peu de création. Marc Verly est dans son élément : “L’IRD apporte précisément ce type de solutions à la société qui cherche des locaux plus confortables et fonctionnels mais qui en accepte le coût.” Quant à Luc Monnet, il explique avoir refusé certaines activités : “Elles ne cadraient pas avec nos objectifs qualitatifs surtout. On a eu des propositions du transport, de sociétés à gros volumes de stockage, d’autres ne créant pas assez d’emplois, ou encore des personnes venant de trop loin. De toute façon, il y aura bien d’autres opportunités ici puisque le PLU planche sur l’aménagement de 20 hectares supplémentaires en développement économique face au golf, et il y a aussi des possibilités du côté de Pont-à-Marcq et Ennevelin. Et la boucle sera bouclée avec cette sorte de croissant économique qui démarre à Avelin.”
La première tranche a mobilisé 2,35 M€, la seconde un peu moins. Marc Verly insiste beaucoup sur le rôle d’accompagnement de l’IRD : “Nous, on n’est pas là que pour construire. On prend des engagements d’aides financières par différents biais. On va donc aider les dossiers pour aider à construire, on réinvestit de la marge brute. Pour l’instant notre premier souci est de vendre des bâtiments, le phasage s’adaptera ensuite à cela.”