Un dôme de chaleur attendu sur la France, l'arc méditerranéen suffoque déjà

La France va connaître dans les prochains jours un nouveau coup de chaud estival, avec des températures dépassant localement les 40 degrés, alors que le pourtour méditerranéen...

Vague de chaleur à La Grande Motte dans l'Hérault, le 10 juillet 2023 © Sylvain THOMAS
Vague de chaleur à La Grande Motte dans l'Hérault, le 10 juillet 2023 © Sylvain THOMAS

La France va connaître dans les prochains jours un nouveau coup de chaud estival, avec des températures dépassant localement les 40 degrés, alors que le pourtour méditerranéen suffoque déjà, comme en Espagne. 

En France, jusqu'ici relativement épargnée par la canicule à l'exception du Sud-Est fin juillet, cet épisode de chaleur pourrait être le plus intense de l'été et l'un des plus tardifs jamais enregistrés pendant la saison estivale. 

Le gouvernement a réuni jeudi une cellule interministérielle de crise. "Dès ce vendredi, le gouvernement activera la plateforme nationale d’information +Canicule info service+ joignable au 0800 06 66 66", a fait savoir Matignon à l'issue de celle-ci. Des messages de prévention vont également être diffusés à la télé et à la radio.

Sept départements de la métropole sont déjà en vigilance orange canicule. Ils seront rejoints par douze autres vendredi, dans une grande partie sud et est du pays, selon Météo-France.

A partir du weekend, les 40 degrés pourraient être franchis dans le Languedoc et en Provence, avec des pointes à 41 degrés localement, a précisé jeudi Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France, lors d'un point téléphonique.

La chaleur devrait ensuite remonter vers le nord, avec 35 degrés attendus par exemple sur le bassin parisien, et devrait s'étendre vers l'Allemagne.

Dôme de chaleur

En raison d'un vaste anticyclone statique, un dôme de chaleur va se mettre en place, emprisonnant l'air chaud sous une chape et le réchauffant par compression au fil des jours.

Le pic d'intensité en France est attendu en début de semaine prochaine, sans doute mardi ou mercredi. 

Pourra-t-on pour autant parler de vague de chaleur ou de canicule ? Il est encore trop tôt pour le dire.

Pour être qualifié de vague de chaleur, l’indicateur thermique national (moyenne de mesures quotidiennes de température moyenne de l’air dans 30 stations météorologiques) doit être supérieur ou égal pendant un jour à 25,3°C, doit rester au-dessus de 23,4°C pendant au moins les deux jours suivants et ne doit pas redescendre sous 22,4°C.

Une canicule désigne, elle, un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période d'au moins trois jours.

Incertitudes

"Il y a encore beaucoup d'incertitudes sur le milieu de semaine", explique Christelle Robert. A partir de jeudi prochain "une possible perturbation orageuse" pourrait "faire baisser les températures".

Dans l'intervalle, Santé Publique France a invité chacun à rester le plus possible au frais, notamment les plus fragiles. Dans un communiqué commun, les ministres de la Santé, Aurélien Rousseau, et des Solidarités, Aurore Bergé, en appellent à la solidarité envers les plus vulnérables, "notamment les personnes âgées, handicapées ou isolées, ainsi que les personnes surexposées, dont les sans-abri", conseillant d'appeler le 15 sans tarder lorsqu'on est témoin d'un malaise.

Des nuits chaudes, où les températures ne descendront pas sous les 20 degrés, sont prévues dans plusieurs régions du sud, susceptibles d'éprouver durement les organismes.

Lors des canicules de l'an dernier, plus de 61.000 décès avaient été attribués à la chaleur en Europe dont 4.807 en France.  

Le risque incendies est lui déjà élevé sur quatre départements, alors qu'un vaste feu a ravagé environ 500 hectares dans les Pyrénées-Orientales dans la nuit de lundi à mardi. 

"On va conserver ces dangers modérés à élevés", notamment sur le pourtour méditerranéen. "Par contre pour les jours à venir on n’a pas vraiment de vent associé à ces fortes températures et à ces humidités basses, donc le danger ne devrait pas être extrême", a souligné Catherine Robert, coordinatrice nationale feux à Météo-France. 

En France, les épisodes de chaleur survenant après le 15 août sont plutôt rares: six sont intervenus depuis 1947, tous au XXIe siècle (2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017). 

Le plus sévère a été en 2012, où le 19 août, l'indicateur thermique avait atteint une valeur inédite pour une fin d'été, avec 26,4 degrés. "Il est probable que l'on dépasse ce record" mardi, a déclaré Lauriane Batté, climatologue à Météo-France 

En Espagne, la barre des 44 degrés a été dépassée régulièrement la semaine dernière, notamment en Andalousie. Des températures au-delà des 40 degrés sont attendues dans les prochains jours, surtout dans l'est de la péninsule et aux Baléares. 

Et mardi, il a fait 49,5 degrés dans la ville turque de Saricakaya, du jamais-vu dans le pays.

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