Un couvre-feu pour les moins de 13 ans entre en vigueur à Nice

Un arrêté imposant un couvre-feu aux mineurs de moins de 13 ans entre en vigueur mercredi à Nice (Alpes-Maritimes), qui suit l'exemple d'autres municipalités ayant pris ce type de mesures au...

Des policiers parlent avec des jeunes sur la plage à Nice, où le maire a ordonné un couvre-feu nocturne pour les enfants de moins de 13 ans, le 4 décembre 2009 © STEPHANE DANNA
Des policiers parlent avec des jeunes sur la plage à Nice, où le maire a ordonné un couvre-feu nocturne pour les enfants de moins de 13 ans, le 4 décembre 2009 © STEPHANE DANNA

Un arrêté imposant un couvre-feu aux mineurs de moins de 13 ans entre en vigueur mercredi à Nice (Alpes-Maritimes), qui suit l'exemple d'autres municipalités ayant pris ce type de mesures au nom de la lutte contre la délinquance.

A Nice, le couvre-feu s'impose aux mineurs de moins de 13 ans, de 23H00 à 6H00 du matin, "sur la période estivale et sur l'ensemble des points d'attroupement", a précisé le maire Christian Estrosi (Horizons) dans un communiqué.

L'arrêté dont l'AFP a obtenu une copie mentionne plusieurs quartiers dont le centre-ville Vieux-Nice, soulignant que "la mise en cause de mineurs dans des faits de délinquance en qualité de victimes ou bien d'auteurs ne faiblit pas" en 2024.

Dans le quartier des Moulins, "en proie à un trafic de stupéfiants endémique (...) avec des mineurs souvent embrigadés par des adultes en qualité de guetteurs ou de vendeurs", le couvre-feu concerne les mineurs de moins de 16 ans, précise le document.

Le maire y souligne aussi le fait que "l'affluence touristique engendre des regroupements importants avec souvent pour conséquences des comportements déviants", n'épargnant pas les mineurs. 

"Le fait qu'un enfant de moins de 13 ans soit chez ses parents la nuit ne devrait pas être le fruit de la volonté d'un maire. Ça devrait être le fait du bon sens des parents et de la loi. Comme le bon sens et la responsabilité des parents font parfois défaut et que la loi n'a pas le courage de s'en saisir, je prends mes responsabilités", avait expliqué M. Estrosi la semaine dernière en annonçant la mesure.

Ce couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", avait alors regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

Un tel couvre-feu avait déjà été institué à Nice à partir de 2009 mais avait été abandonné lors de l'épidémie de Covid en 2020.

Non loin, à Cagnes-sur-Mer, un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans est en vigueur depuis 2004. Une interdiction qui, selon la municipalité, fait "partie d'une politique globale" incluant d'autres mesures pour la jeunesse.

Les villes de Béziers (Hérault), dirigée par Robert Ménard, proche de l'extrême droite, et des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) ont adopté une mesure similaire la semaine dernière. Un couvre-feu pour les mineurs est aussi en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

La thématique de la violence des jeunes s'est récemment imposée dans le débat public en France à la suite de plusieurs faits divers et le gouvernement multiplie les annonces de fermeté sur ce thème à quelques semaines des élections européennes.

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