Un contrat pour l'avenir

Le premier comité de pilotage plénier du contrat de destination “Autour du Louvre-Lens”, signé en juin 2015 au ministère des Affaires étrangères et du développement international, s’est tenu à l’Hôtel du Département du Pas-de-Calais le 5 octobre dernier. Il a réuni plus de 70 partenaires privés et publics qui représentent les territoires de Béthune-Bruay, Lens-Liévin, Hénin-Carvin, Arras, Douai et le Cœur d’Ostrevent, la Porte du Hainaut et Valenciennes. L’objectif de ce contrat est clairement affiché : renforcer l’attractivité et la compétitivité à l’international d’un site qui incarne une nouvelle génération de destinations européennes, conjuguant tourisme culturel et valeurs humaines. En investissant 2,7 millions d’euros sur un total de 19 actions concrètes, les partenaires se donnent les moyens de réussir le pari de l’économie touristique.

 

Force est de constater que le périmètre de contrat est interdépartemental. Il dépasse largement les cadres institutionnels et repose sur un modèle d’économie touristique. Le contrat de destination s’inscrit dans les missions de la Direction générale des entreprises (DGE). Isabelle Richard, adjointe à la sous-directrice du tourisme à la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services, a rappelé la mise en œuvre commune aux vingt contrats de destination mis en place en France : le développement de la marque (diagnostic, études de notoriété, de positionnement), les actions de structuration (création de pass, produits dérivés, formation, forum…), promotion (portail internet, promotion à l’étranger, accueil presse), et les moyens (appui financier de la DGE, soutien d’Atout France pour la promotion), et ce, en s’appuyant sur la gouvernance du contrat qui met en scène tous les professionnels du tourisme et les élus locaux. Bertrand Petit, vice-président du Conseil départemental en charge de la promotion et du tourisme, a rappelé que cette volonté n’aurait pu se concrétiser sans une activité touristique préexistante dans la région, avec la Côte d’Opale, Lille ou encore Arras, et sans des signaux forts. Il a fait référence aux 13 millions de visiteurs par an qui fréquentent les équipements culturels ou de loisirs de la région, dont plus de 650 000 dans les sites de mémoire se situant pour une grande partie sur les territoires de l’Artois et du Bassin minier. Le Louvre-Lens est l’un des musées les plus visités de France (hors Ile-de-France) avec 1 400 000 visiteurs depuis son ouverture en 2012. L’objectif majeur du contrat de destination est de vendre et développer les courts séjours culturels et événementiels, sources de retombées économiques significatives pour le territoire.

Un travail collaboratif. L’ouverture du Louvre-Lens et l’inscription du Bassin minier au patrimoine mondial de l’Unesco en 2012 ont donné naissance à la destination ALL : “Autour du Louvre-Lens”. Lors de ce premier comité de pilotage, les sept groupes projets (évaluation, plate-forme collaborative, gestion de marque, marketing, hospitality management, accompagnement au changement et événementiel) ont présenté leurs travaux respectifs mettant en perspective des atouts indéniables de cette destination et des faiblesses qu’il faudra compenser, notamment les transports publics pour se déplacer d’un site à l’autre et l’accueil au niveau des gares. Le groupe évaluation a souligné que la marque ALL fait déjà parler d’elle au niveau mondial. Elle dégagerait une palette d’émotions liées au partage, à la transmission et aux valeurs humaines. Le tourisme des valeurs semble avoir le vent en poupe. En témoignent les produits dérivés ALL et la communication axée autour de produits identitaires menée en partenariat avec des entreprises locales ou encore le guide émotionnel des habitants qui rassemble leurs témoignages sur des lieux qui leur sont chers. Autant d’actions qui s’appuient sur des thématiques fortes dont la créativité et l’innovation, les valeurs identitaires, la culture et l’événementiel. Le contrat de destination ALL vise aussi à étoffer la clientèle britannique, à conforter le marché belge, à être plus offensif sur les marchés néerlandais et luxembourgeois, à conquérir le marché allemand et à développer la clientèle japonaise, déjà présente dans la région. Autant de challenges qui sont mis en orbite avec beaucoup d’appétence de la part de tous les acteurs.

 

 

Lucy DULUC

Encadré

Signature de convention de partenariat entre le musée de l’hôtel Sandelin et le musée du Louvre

François Decoster, maire de Saint-Omer, président de la CASO et vice-président chargé de la culture au conseil régional des Hauts-de-France, et Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, ont signé une convention de partenariat entre la Ville de Saint-Omer, pour le musée de l’hôtel Sandelin, et le musée du Louvre. Cette convention de partenariat triennale aura pour objectif de développer les collaborations scientifiques entre les deux établissements et permettra notamment la tenue à Saint-Omer, du 24 mai au 30 août 2017, d’une grande exposition consacrée à la réception de Shakespeare par les artistes romantiques. «Shakespeare romantique», une exposition conçue par le musée de l’hôtel Sandelin et le musée national Eugène-Delacroix après coopération scientifique, rassemblera près de 80 œuvres, dont des peintures de Delacroix, Chassériau, Füssli, prêtées exceptionnellement par le musée du Louvre et le musée national Eugène-Delacroix. À travers cet événement, le territoire de Saint-Omer réaffirme son rang de «Ville Shakespeare». La découverte en 2014 d’un first folio (l’une des premières éditions du dramaturge) au sein des riches collections patrimoniales de la bibliothèque d’agglomération, suivie de l’exposition «Shakespeare, what else ?» (2015) et des Shakespeare Days (2016), a permis de mettre en lumière, et avec un grand succès populaire, la place de Saint-Omer dans la diffusion de la culture anglo-saxonne en France.