Un contrat de transition écologique avec l’État
La communauté urbaine d’Arras (CUA) projette de devenir dans les prochains mois un des premiers territoires de France signataire d’un contrat de transition écologique (CTE) avec l’État, qui vise à concrétiser le plus localement possible les engagements pris par la France dans le cadre de la COP 21.
Comme l’a exprimé Philippe Rapeneau, président de la CUA, par ailleurs vice-président du Conseil régional chargé de la transition écologique, de la troisième révolution industrielle et de la bioéconomie, «il s’agit de s’emparer du destin de notre territoire pour signer un contrat inédit avec l’État et placer une nouvelle fois le Grand Arras en TETE (Territoire exemplaire de la transition écologique)».
Conçu comme un accélérateur des politiques de développement durable, ce contrat avec l’État se veut un tournant qui consiste à sortir de la simple logique d’appel à projets pour coconstruire des programmes d’action impliquant l’ensemble des acteurs des territoires.
Régulièrement pionnier dans la mise en œuvre de politiques de responsabilité sociétale et environnementale, le Grand Arras a été retenu comme territoire pilote pour la réalité de son expérience, la maturité de ses projets, mais aussi et surtout la capacité de ses forces vives à travailler en mode collaboratif.
Le projet de transition énergétique de la CUA
«L’objectif est de définir les moyens et les actions à engager pour créer de la richesse, de l’emploi, du bien-être et du bien-vivre en accélérant les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.» Le programme d’actions 2018-2023 défini pour la transition énergétique regroupe 112 actions à déployer, hiérarchisées et regroupées en une trentaine de missions cohérentes. Cinq axes thématiques ont été définis sur la base des fichiers de rev3 : promouvoir les énergies renouvelables et récupérables ; développer une offre vertueuse de mobilité ; préserver, gérer et valoriser les ressources du territoire ; accroître les performances énergétiques du patrimoine public et privé ; préserver/restaurer les espaces naturels et améliorer le cadre de vie.
Après avoir adopté son programme d’actions, la CUA a sollicité Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, pour être retenue dans les CTE. Sur ces bases, la CUA et les services de l’État ont poursuivi leurs échanges pour l’élaboration du projet de CTE.
Un Grenelle de la transition énergétique
Philippe Rapeneau et Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, ont décidé conjointement l’organisation d’un Grenelle de la transition énergétique, un des premiers sur le territoire national, dans l’idée d’assurer une mobilisation générale des citoyens, des acteurs associatifs, des chefs d’entreprise, des partenaires sociaux, des responsables administratifs, des décideurs politiques, des enseignants et chercheurs, etc., pour faire évoluer les propositions identifiées, croiser les compétences, multiplier les initiatives, formuler des dizaines d’engagements nouveaux et amplifier la dynamique. Cette démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire a d’ailleurs reçu le franc soutien de la Commission nationale du débat public (CNDP).
Une matinée intense en termes d’enseignements
En présence de Chantal Jouanno, la nouvelle présidente de la CNDP, la matinée a été introduite par une présentation visuelle de la CUA et l’engagement historique de l’Intercommunalité dans le domaine de la transition écologique, «accélérateur d’avenir». Fabien Sudry a mis l’accent sur le thème «Démultiplier les initiatives et coordonner les énergies autour d’un projet ambitieux», son credo en tant que représentant d’un État moteur pour assurer le déploiement sur les territoires de CTE. Avec la conviction qu’on lui connaît, Philippe Rapeneau a explicité son engagement total et celui de la CUA sur la transition écologique dans le cadre de rev3. Puis, Philippe Vasseur, président de la mission rev3 Hauts-de-France, a naturellement positionné cet événement dans le cadre régional engagé depuis des années et qui est appelé à devenir un référent national et même au-delà.
Des tables rondes riches en contenus et échanges
La première table ronde, «S’engager pour préserver la ressource», concernait les bailleurs sociaux, agriculteurs, entreprises high-tech, élus locaux, associations, etc., à la recherche d’efficacité énergétique et de renouvellement des ressources. La deuxième table ronde s’est intéressée à tous ceux qui investissent dans la production d’énergies renouvelables, des entrepreneurs, artisans, industriels, sociétés d’ingénierie, agences et services de l’État, etc., et qui «s’engagent pour développer les énergies renouvelables». Dans la troisième table ronde, il s’agissait de «Dépasser les craintes et susciter l’adhésion». Pour conclure, Sébastien Lecornu ajoutera : «Le contrat de transition écologique que nous commençons à bâtir aujourd’hui doit servir d’exemple aux collectivités et aux entreprises qui veulent s’engager dans une transformation sociale, économique et solidaire de leur territoire.»