Un contrat de plan régional pour davantagearrimer les formations aux emplois
Signé en mai dernier, ce contrat qui vise à développer les formations professionnelles est devenu opérationnel depuis le 19 octobre, date de son lancement à Lille Grand-Palais.
CPRDFP, abréviation difficilement prononçable mais à laquelle il va falloir s’habituer. Le Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles est présenté comme le plan qui va marquer une certaine rupture. “La formation professionnelle ne sera plus la même demain”, a déclaré Daniel Percheron le 19 octobre dernier, lors du lancement du CPRDFP à Lille Grand-Palais. Le CPRDFP a vocation à coordonner les politiques de formations professionnelles “au bénéfice de la population du Nord-Pas-de-Calais”. Un dispositif qui met fin à la tendance consistant à créer des structures et filières parallèles qui “se font forcément concurrence”. Une situation dont quelques effets pervers sont les difficultés d’orientation, les difficultés d’embauche de certaines entreprises alors que la région est l’une des plus frappées par le chômage.
Comme le CPRDFP crée des conditions de coordination de politiques, son élaboration a nécessité une “vaste consultation de l’ensemble des acteurs de la formation”. Partenaires sociaux (organisations patronales et syndicales), entreprises, l’académie de Lille, Région, Etat “se sont mis ensemble autour d’une table” pour élaborer ce document dont il est fait grand cas de son caractère “coconstruit”. C’est l’aboutissement “d’une centaine de réunions, de 8 000 pages de procès-verbaux de 150 000 pages téléchargées sur le site www.nordpasdecalais. fr/cprdfp”, résume Pierre de Saintignon, vice-président du Conseil régional.
Insertion sociale réussie. Le CPRDFP repose sur le triptyque “orientations structurantes, leviers d’action, objectifs opérationnels”. Permettre l’accès à la formation initiale et continue pour assurer la continuité des parcours professionnels et une insertion sociale réussie, sécuriser les parcours et transitions professionnelles, faire le pari de l’innovation et anticiper les besoins de compétences pour les activités de demain constituent les trois grandes orientations lesquelles mobilisent des leviers. Ces derniers qui comprennent notamment la “dynamique de l’alternance et de la professionnalisation” se traduisent en objectifs repris dans des contrats d’objectifs à signer avec les 70 branches professionnelles. Le BTP, l’automobile, les métiers de la propreté et le textile sont les premières à passer à l’acte. Les autres branches devraient signer d’ici l’été 2012, fait-on savoir au Conseil régional. Dans le contrat d’objectifs, les branches signataires s’engagent par exemple à augmenter le nombre de contrats en alternance par an. De 3 700 à 5 000 pour le BTP, de 450 à 700 pour la branche automobile, etc. Certains syndicats reprochent d’ailleurs au CPRDFP de trop mettre l’accent sur l’apprentissage “au détriment des autres voies de formation”. Le Nord-Pas-de-Calais est la première région de France à s’être dotée d’un CPRDFP en application de la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle. La Région attend de ce dispositif qu’il contribue à “vaincre la malédiction du chômage”. Dans la plus jeune région de France, le chômage frappe près de 30% des moins de 25 ans.