Initiative

Meuse Attractivité : un club, des liens et un réseau

Né en décembre 2021, le club RH porté par Meuse Attractivité vise à créer du lien entre les dirigeants ou responsables RH meusiens, tous préoccupés par les difficultés de recruter. Échanges, proximité et solutions sont visés.

© Meuse Attractivité
© Meuse Attractivité

L’envie, la nécessité et le besoin des dirigeants d’échanger leurs expériences. Et pour cause, tous sont confrontés aux mêmes difficultés liées aux recrutements aggravées par des problèmes de mobilité constatés depuis de nombreuses années dans ce département rural étendu. En décembre 2021, les rencontres du club RH ont été officiellement lancées. Depuis, onze ont d’ores et déjà été organisées. Elles ont évolué au fil du temps avec une demande des chefs d’entreprise de recevoir ce rendez-vous dans leurs locaux. Essilor, Arcelor, Lactalis Verdun ou encore le campus Cockerill de Commercy ont ouvert leurs portes. C’est ainsi l’occasion de visiter des sites de production, de mieux se connaître et de créer des liens de proximité. Si le réseau est ouvert à toutes les entreprises meusiennes, une quinzaine est particulièrement assidue. «Ils se sont connus dans ce club convivial où l’écoute et le partage sont les maîtres-mots», confie Sabine Stawowy, son animatrice, ajoutant que le rôle de Meuse Attractivité est d’être «le fédérateur» mais également «force de propositions pour trouver des sujets qui collent à leurs préoccupations.» Ces temps informels et conviviaux sont particulièrement appréciés des participants pour évoquer des sujets qui les concernent tous que ce soit le recrutement avec des consultants et autres experts venus échanger sur les astuces comme LinkedIn devenu incontournable, de parler des solutions possibles sur le covoiturage ou encore de créer des contacts entre écoles et entreprises.


Marque employeur et marque territoire

«On a décidé de nous impliquer localement pour faciliter le recrutement», explique Patrick Gabriel, le patron de CORDM installé depuis 1982 à Verdun. Spécialisée dans la fabrication d’engrenages et la réparation de réducteurs, la SCOP n’a pas de clients en Meuse et n’avait jusqu’à récemment jamais engagé de communication pour se faire connaitre. Et pourtant, le dirigeant est bien conscient des difficultés de son département. «Ayant des enfants, je sais pertinemment que les jeunes partent faire leurs études à Nancy, Metz ou Reims et ne reviennent pas.» Il a donc décidé de s’engager, d’encourager la jeune génération à se tourner vers l’industrie et de poursuivre leur cursus en Meuse où des opportunités sont à saisir. Rien que dans son entreprise, 35 métiers différents ont été recensés et autant de possibilités d’évoluer, de gravir les échelons d’un ascenseur social encore opérationnel. Autre participante et autre profil. Lola Ayala est arrivée en 2021 à Verdun pour prendre la tête du service RH de Lactalis et ne connaissait personne. L’initiative portée par Meuse Attractivité l’a tout de suite séduite pour se créer un réseau local mais aussi sortir de son cadre quotidien. Dans ce club, ces femmes et ces hommes parlent le même langage. Tous sont aujourd’hui conscients de la nécessité de construire la marque employeur et de réfléchir à des actions collectives. C’est le cas de Denis Peridon, responsable RH chez la fromagerie Hutin, groupe Hochland. «Nous sommes confrontés à un manque d’attractivité de certains métiers conjugué à un manque d’attractivité du secteur d’activité et du territoire», analyse-t-il. Tous savent que l’union fait la force. «On ne doit pas tout attendre des pouvoirs publics. Avec d’autres, comme le groupe Berthold, on réfléchit à des solutions pratiques pour trouver par exemple des logements pour nos alternants. En Meuse, on a des atouts, on est idéalement placé, on bénéficie des retombées du TGV, l’immobilier est moins cher qu’ailleurs.» Heureux de promouvoir leur territoire, ces dirigeants en deviennent de véritables ambassadeurs.

AM