Un centre de tri plus performantpour faire baisser les factures
À Evin-Malmaison, les présidents des communautés d’agglomération du Douaisis et d’Hénin-Carvin et de la communauté de communes Osartis ont inauguré leur nouvel outil ultra-moderne de recyclage des emballages papier et plastique. Baisse de la facture et amélioration de la qualité du tri sont au rendez-vous de cet équipement unique en France.
Recycler toujours plus et toujours mieux, telle est aujourd’hui la préoccupation première des élus de France. Dans le Nord- Pas-de-Calais, ils n’échappent pas à cette règle. Les communautés d’agglomération d’Hénin-Carvin, du Douaisis et la communauté de commune Osartis ont, dès 2007, décidé de s’associer pour travailler à l’optimisation du traitement de leurs déchets. Rapidement, il a été décidé d’investir dans un nouveau centre de tri plus moderne. “L’objectif était double, nous souhaitions tout d’abord optimiser la qualité du tri et dans le même temps améliorer les conditions de travail des salariés”, explique Martial Vandewoestyne, président du Symevad. L’ancien centre de tri, qui avait été racheté une année plus tôt à la société Trinord, était 100% manuel et était largement dépassé en termes de capacité et de qualité de traitement. Le centre de tri d’Evin-Malmaison est donc le premier projet mis en place par le Symevad. Il s’agit d’un des plus grands centres de tri au nord de la France à la pointe de la technologie, dont les 30 000 tonnes de capacité de traitement annuel couvrent largement les besoins du Symevad (22 000 tonnes). L’outil bénéficie des dernières innovations en matière de traitement et les déchets sont, par de multiples process automatisés, triés selon leur taille, leur forme et leurs caractéristiques physiques, ce qui permet de limiter au maximum les refus de tri et les pertes en matières recyclables.
Certifié HQE et passif. Le centre de tri d’Evin-Malmaison est le premier en France à être certifié “Opération expérimentale démarche HQE”, mais aussi bâtiment basse consommation énergétique. “Lors de sa conception, nous l’avons voulu réellement écologique et nous l’avons doté des dernières technologies en matière de récupération et de production d’énergie”, précise Sébastien Chapelet, directeur du Symevad. Ainsi, le centre possède une enveloppe avec conception bioclimatique et possède 3 000 m2 de panneaux solaires de type monocristallin en toiture, qui lui permettent de produire quelque 340 000 kWh par an. Et “60% de la production de l’eau chaude sanitaire de notre bâtiment sont également assurés par des panneaux solaires”, ajoute le directeur du site. En parallèle, le bâtiment possède une isolation renforcée, des équipements hydro-économes, une toiture végétalisée et un système de récupération des eaux de pluie pour l’alimentation des sanitaires, le lavage des véhicules et l’arrosage des espaces verts, omniprésents sur le site.
Social et pédagogique. Dès le démarrage industriel de l’outil en août 2011 par Sita qui en assure la gestion, l’accent a été mis sur l’emploi. Ainsi, alors que l’ancien site de traitement employait 25 personnes, les besoins en personnel du nouveau centre, du fait de sa capacité plus importante, s’élèvent à 35 postes. “La société Sita a créé 10 nouveaux postes sur des contrats d’insertion, dès le démarrage de l’unité”, évoque Martial Vandewoestyne. Si en termes d’emploi la structure a dû évoluer, il en est de même en matière pédagogique. Le public étant le bienvenu dans les locaux du Symevad, dès sa conception, la dimension pédagogique a été prise en compte à travers la réalisation d’un pavillon de la communication intégrant une exposition permanente sur la gestion des déchets, un parcours de visite et un jardin de démonstration écologique. Toute cette partie pédagogique a été réalisée en partenariat avec des enseignants dépendant de l’inspection académique de Douai.
Performant. L’investissement réalisé par le Symevad sur cet équipement s’élève à 15,5 millions d’euros, sur un montant global d’investissements prévu sur le territoire du syndicat de l’ordre de 75 millions. Avec ce projet, les trois agglomérations se sont fixées comme objectifs de réduire la quantité des déchets de 7%, de valoriser jusqu’à 55% des matières, de diminuer de 40% l’enfouissement et l’incinération et d’avoir recours au maximum à 35% à l’incinération sur le gisement global. Outre ces objectifs, plus sévères que ceux du Grenelle de l’environnement, le Symevad a également souhaité diminuer la facture des administrés. “Avec ces nouvelles installations, nous faisons une économie de 20% par rapport au coût que nous avions sur le traitement de déchets ménagers auparavant”, conclut le président du Symevad. D’ici à 2015, d’autres investissements viendront compléter le dispositif, ce qui permettra, espérons-le, de continuer à diminuer la facture, tout en continuant à avoir un tri de meilleure qualité.