Arts et patrimoine
Un campus Métiers d’art et patrimoine pour la formation, l’attractivité et l’évolution de la filière
Dans les Hauts-de-France, un campus Métiers d’art et patrimoine a été labellisé en juillet dernier. Une mise en réseau d’une cinquantaine de membres pour mutualiser les moyens, structurer la filière des métiers d’art, très présente dans la région et assurer leur visibilité.
Ébéniste, graveur sur pierre, maître verrier, tapissier, ferronnier d’art, dentelier, tourneur sur bois… La région Hauts-de-France regorge de métiers d’art. D’où l’idée de créer une mise en réseau pour structurer cette filière.
Il a fallu une année pour préparer un dossier de demande de labélisation pour créer ce campus Métier d’art et patrimoine, auprès de quatre ministères, Éducation nationale, Enseignement supérieur, Économie et Travail. Le label a été obtenu en juillet 2021, pour une durée de deux ans.
Un savoir-faire unique
« L’idée est de valoriser le patrimoine exceptionnel de la région, et un savoir-faire unique sur le territoire », explique Didier Lemaire, le directeur opérationnel en charge du campus, employé par le rectorat de l’Académie d’Amiens.
Aujourd’hui, une cinquantaine de membres ont rejoint le campus. Des institutionnels, la région, l’État, la Drac, mais aussi huit lycées professionnels qui offrent une formation dans les métiers d’art, l’Acheuléen à Amiens, le lycée des Métiers d’art à Saint-Quentin, le Corbusier à Tourcoing, notamment. Ainsi que des représentations professionnelles de la filière bois, verre…, des collectifs d’artisans, des collectivités territoriales et une dizaine de laboratoires de recherche.
Une vitrine
Le campus s’appuie sur trois leviers. Le premier étant essentiel : la formation. « Il faut analyser les besoins des professionnels et ainsi développer un appareil de formation en conséquence et anticiper leurs besoins », ajoute Didier Lemaire. Le campus permet de « créer des passerelles », avec « la force du collectif ».
Le deuxième volet concerne l’attractivité et la visibilité de ces métiers. « Il faut raconter ces métiers, dans les établissements scolaires, avec des professionnels, pour susciter des vocations et casser les idées reçues. » C’est un vrai enjeu pour ces professionnels, qui sont souvent isolés, avec des techniques spécifiques, « il leur faut plus de visibilité et le campus est une belle vitrine ».
Enfin, troisième volet, l’avenir. « D’où l’importance des chercheurs parmi nos membres, détaille le directeur opérationnel, pour aider ces métiers d’art à innover et à s’adapter aux normes. »
Par exemple, les normes concernant le plomb pour les vitraillistes, le fer, pour les ferronniers. « Mais aussi tout ce qui concerne le développement durable, recycler les matériaux, utiliser du biosourcés, maîtriser le coût énergétique… »
Le campus regroupe une mosaïque d’acteurs variés, « ce qui peut être une difficulté, car ce que l’on peut mettre en place pour un métier ne sera pas duplicable pour un autre, mais c’est aussi ce qui en fait sa richesse », reconnaît Didier Lemaire.