Un budget «culturel» et compliqué

Rapide conseil communautaire le 7 février dernier. Les élus du territoire ont débattu du budget primitif 2013 et de l’événement de l’année : «Dunkerque, Capitale régionale de la culture». En toile de fond, les difficultés liées au manque de dynamisme des recettes.

Réunion du conseil communautaire le 7 février dernier à Dunkerque.
Réunion du conseil communautaire le 7 février dernier à Dunkerque.
CAPresse 2013

Réunion du conseil communautaire le 7 février dernier à Dunkerque.

A Dunkerque, la culture se heurte aux dures réalités financières. L’opération «Dunkerque, Capitale régionale de la culture» en 2013 doit certes permettre à la ville de rayonner mais cette ambition se heurte à des contraintes budgétaires de plus en plus fortes. Gracienne Damman, vice-présidente chargée des relations extérieures et du développement culturel, a dû batailler ferme pour convaincre certains conseillers communautaires de la majorité. La CUD doit accueillir le Centre européen de création pour la marionnette contemporaine et le théâtre d’objets. Un immeuble sera mis à disposition de la compagnie La Licorne. Un million d’euros a déjà été dépensé pour rénover le bâtiment. Le conseil communautaire devait se prononcer sur une enveloppe globale (hors coût de l’immobilier) de 2,8 millions sur la période 2012/2014. «On en est déjà à 4 millions d’euros de dépenses pour Dunkerque Capitale culturelle. ça commence à faire beaucoup… On n’est pas contre la culture, mais là…», s’est emporté Franck Gonsse, conseiller communautaire de Cappelle-la-Grande et secrétaire général de la chambre syndicale des ouvriers du port.

 

Leviers faibles et lisibilité des recettes floue. Le gros morceau du conseil a résidé dans le débat d’orientation budgétaire. La CUD veut développer en 2013 un budget général annuel de fonctionnement de 387 millions d’euros.

La masse salariale progressera d’1,2 million d’euros par rapport à 2012. «Le budget 2013 enregistre la montée en puissance du mécanisme national de péréquation horizontale annoncée à l’article 125 de la loi de finance 2011. Cette péréquation touche fortement le territoire dunkerquois, considéré comme riche en raison de son niveau important de taxe professionnelle encaissée dans le passé», indique la CUD dans ses documents budgétaires. Pire encore, «les leviers sont faibles» et la lisibilité des recettes «encore floues». La CUD, comme les autres communautés de communes ou d’agglomération, souffre d’un manque de dynamisme de ses recettes, notamment fiscales. En 2013, la CUD perdra 4,7 millions d’euros de recettes réelles de fonctionnement. Les dotations de l’Etat sont à la baisse et le demeureront au moins jusqu’en 2017. Les recettes fiscales devraient atteindre 104 millions d’euros, avec une hausse de la cotisation foncière des entreprises (+1,8%), de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (+3), ainsi qu’une troisième hausse pour la taxe d’habitation (+1,8%). Globalement, les recettes fiscales pourraient croître d’1,8 million d’euros en 2013. Pour sa section investissement, la CUD passe un seuil avec 135,9 millions d’euros qui y seront consacrés cette année. La somme est ventilée entre équipements et emprunts. Le partenariat public/privé lié à l’Arena donne une perspective de dépenses qui font peur à certains. Dans les couloirs d’après-conseil, un conseiller communautaire chuchote à propos des dépenses liées à l’événementiel : «Faudra bien s’arrêter un jour…» Dans le Dunkerquois, la dette affiche la somme de 342 millions d’euros (+9,27 millions d’euros en 2012). La CUD emprunte un peu plus qu’elle n’a besoin pour se prémunir de la raréfaction du crédit.

 Les chiffres du budget primitif relèvent des mouvements réels, exclusion faite des écritures d’ordre.

 

 

 

 

La CUD contrôle Opal TV

 

Le conseil communautaire a choisi ses représentants pour siéger au sein de la société d’économie mixte de la télévision de la Côte d’Opale qui est entrée dans sa seconde saison. Sans surprise, Michel Delebarre est élu par ses pairs au sein de l’assemblée générale en tant que délégué (suppléante : Zoé Carré), mais également au sein du conseil d’administration où le rejoindront Bertrand Ringot, maire de Gravelines, et Benoît Vandewalle, conseiller communautaire délégué à la télévision auprès du vice-président Damien Carême, maire de Grande-Synthe. L’élection du nouveau président de TVCO aura lieu ce mois-ci lors d’une assemblée générale qui entérinera le départ du fondateur historique de la télévision de la Côte d’Opale : la ville de Grande-Synthe qui a vendu ses parts aux autres actionnaires.