À l'initiative de la CCI Hauts-de-France
Un Afterwork de l’énergie pour sensibiliser les entreprises
Le 12 septembre, la soirée était consacrée à l’énergie, au siège de la CCI Hauts-de-France à Lille. Au programme de cet Afterwork de l’énergie, décryptage de la crise actuelle, solutions, ateliers et échanges.
En pleine crise climatique, énergétique et économique, quel avenir attend les entreprises du territoire ? Cette problématique a été abordée le 12 septembre à l’auditorium Concorde de la CCI Hauts-de-France, auprès d’une centaine d’entreprises. «La crise est multifactorielle et elle a commencé fin 2021, les taux étaient et restent déstabilisés. Aujourd’hui, nous devons trouver comment rééquilibrer ce qui a été rompu», a introduit Mathias Povse, directeur de l’action régionale Hauts-de-France chez EDF.
Le ton était donné pour une soirée rythmée par des échanges portant sur la sobriété énergétique. Plusieurs acteurs de la Région se sont ainsi relayés, tels que Frédéric Motte, conseiller régional et président de la mission rev3, ou encore Didier Cousin, vice-président rev3 de la CCI.
«Il y a urgence»
De fait, les entreprises présentes étaient soucieuses. Pour Rémi Vives, président d’Altius Consultant basée à Croix, «c’est important d’assister à cet Afterwork, ne serait-ce que pour être simplement informé de la situation et son évolution. Mais aussi dans le but de créer du réseau et de voir les solutions existantes pour les sociétés que nous accompagnons et qui sont fortement impactées par la crise énergétique». Ainsi, la jeune start-up Iloomi, basée à Tourcoing, cofondée par Salim Bakary : «Il faut savoir ce qui est mis en place pour aider les entreprises à consommer différemment et aller dans le sens de la sobriété.» «Il y a urgence à remodeler notre système pour qu’en fin d’année ou début 2023, on ne se retrouve pas dans une situation pire que celle actuelle», a ajouté Didier Cousin.
En résumé, avoir une double approche semble être la bonne voie : opter pour une stratégie bas carbone, mais aussi mutualiser les ressources qui se font rares. Cela passe par réduire sa consommation d’énergie comme a pu le faire Toyota avec l’aide d’EDF. «Le site de Toyota basé à Valenciennes, sur ses 17 hectares, a passé les éclairages aux leds, qui sont plus performantes et réduisent la consommation d’énergie de 75%», a illustré Mathias Povse.
Passer à l’action
Navi Radjou, conseiller en innovation et essayiste, a d’ailleurs présenté les solutions existantes. «Pour être durable et tenir ces crises, il faudrait mettre en place une économie frugale. Autrement dit, produire mieux avec moins de ressources.» Comment ? En faisant du partage interentreprises par exemple, qu’il s’agisse de compétences, d'équipements ou de gestion des déchets. Ce qu'avait mis en place Kolmi-Hopen. Basée près d’Angers, l’entreprise d’une centaine de salariés, pour répondre à la demande de l’Etat s’élevant à plus d’un milliard de masques pendant la Covid-19, avait "emprunté" les salariés sous-utilisés d’une société voisine. Dans les Hauts-de-France, les entreprises innovent également de plus en plus sur le volet écologie. Lemahieu, à Saint-André, utilise des matériaux made in Hauts-de-France et biosourcés pour fabriquer ses vêtements. D’autres, comme l’association Ecopal à Dunkerque, participent à la transition du territoire et au développement d’une économie circulaire.
Dans l’urgence, la CCI propose plusieurs aides (gratuites) aux entreprises
À la suite de cette soirée, la CCI des Hauts-de-France a lancé un plan d’actions pour faire face à cette crise énergétique. Si les entreprises agissent, la CCI veut les aider à accélérer, notamment sur le volet de l’information. «Pour mieux connaître sa consommation et agir dans l’objectif de faire des économies, on déploie le Diag Flash, un questionnaire disponible sur notre site internet», précise Fanny Lefebvre, directrice des affaires publiques de la CCI Hauts-de-France. La Chambre de commerce lance d'autre part une campagne d’appels pour déceler les problématiques récurrentes et les soucis rencontrés sur le territoire. En parallèle, un référent énergie sera présent dans chaque CCI locales, soit sept au total.