Un accélérateur en vitesse de croisière
Tektos, accélérateur de projets implanté à Calais depuis une année, prend son temps. Le mois dernier, une dizaine de créations d'entreprise ont été testées dans les locaux de la pépinière de la zone Doret.
Une dizaine de jeunes et quelques adultes échangent dans l’atelier de Tekos, “des porteurs de projet qui viennent tester leur idée devant trois professionnels de l’entrepreneuriat“, explique John Lewis, directeur de l’accélérateur. Les étudiants de l’Ecole d’ingénieurs du Littoral et de la Côte d’Opale (EILCO) forment le gros des troupes. Sur les palettes transformées en sofas rudimentaires, les discussions vont bon train. Dans un bureau attenant, d’autres tests ont lieu. «Deux équipes d’étudiants poursuivent un projet dont on ne peut pas encore parler», sourit le cadre anglo-américain. Ces douze derniers mois, cinq teams se sont frottées aux rendez-vous de Tektos qui promet de dévoiler les noms en janvier. L’accélérateur de projets accueille et jauge chaque projet, et prend 5% de leur capital en échange de son soutien et de son expertise. En sus, les porteurs sont hébergés six mois dans les locaux consulaires, gracieusement mis à disposition par la CCI Côte d’Opale. A l’issue de cette période, Tektos devient loueur. Côté emploi, Tektos compte sur cinq créations par projet en cours, puis quinze dans un second temps. Une vingtaine d’emplois pourraient ainsi être créés dans les métiers du numérique et du web. Tektos se fait fort d’apporter des partenaires financiers − comme des capital-risqueurs −, crédibiliser des dossiers auprès de la banque publique d’investissement et de SNCF développement venu apporter sa contribution à un territoire malmené.
Tester et concrétiser. Pourtant, un an après le lancement de Tektos par la CCI Côte d’Opale, les résultats se font attendre. Les implantations sont au point mort : les quelques jeunes pousses qui devaient intégrer les bureaux attendent de disposer des fonds de SNCF développement. «En janvier/février, les comités d’engagement de SNCF développement seront faits», assure John Lewis. Dans le bâtiment consulaire, d’autres bureaux sont à la disposition de Tektos. Un second atelier pourrait être octroyé à l’accélérateur. Tektos attend aussi l’implantation pour décembre d’un fablab qui dotera son dispositif de nouveaux matériels, et consacrera l’ouverture d’un lieu totalement ouvert aux créateurs de richesse. La réponse à l’appel à projet de l’Etat est en attente. Après les projets, la concrétisation adviendra-t-elle ?