UBS renoue avec les bénéfices après deux trimestres dans le rouge

Le géant bancaire UBS a pulvérisé les prévisions des analystes au premier trimestre, avec de confortables profits après deux trimestres d'affilée dans le rouge grâce notamment aux économies de coûts réalisées...

Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 637 millions de dollars © Fabrice COFFRINI
Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 637 millions de dollars © Fabrice COFFRINI

Le géant bancaire UBS a pulvérisé les prévisions des analystes au premier trimestre, avec de confortables profits après deux trimestres d'affilée dans le rouge grâce notamment aux économies de coûts réalisées dans la délicate intégration de Credit Suisse.

De nombreux analystes s'attendaient à ce qu'UBS renoue avec les bénéfices à la lumière des récents résultats des banques américaines, mais le groupe a publié un chiffre près de trois fois plus élevé qu'attendu.

Son bénéfice net s'est monté à 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d'euros) au premier trimestre alors que les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 637 millions de dollars, après une perte de 279 millions de dollars au quatrième trimestre et de 785 millions au troisième.

L'action a bondi en Bourse et refermé la séance en hausse de 7,59% à 26,79 francs suisses, soutenant le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 1,64%. 

Ces résultats montrent que "la banque est en mesure d'améliorer ses revenus et de réduire les coûts" et est toujours "en bonne voie" dans l'intégration de Credit Suisse, a réagi Michael Klien, analyste à la Banque cantonale de Zurich, dans un commentaire de marché.

En mars 2023, UBS avait accepté de reprendre son ex-rivale sous la pression des autorités suisses pour éviter sa faillite. Les chiffres dévoilés mardi sont donc difficilement comparables à ceux du premier trimestre 2023 qui reflétaient encore les performances d'UBS seule, avant qu'elle n'officialise son union avec Credit Suisse en juin 2023. 

Quarante pour cent des économies déjà réalisées

Durant le trimestre, UBS a réalisé 1 milliard de dollars d'économies supplémentaires, le cumul depuis la reprise de Credit Suisse se montant à 5 milliards, soit près de 40% de l'objectif de 13 milliards visés pour 2026. D'ici la fin de l'année, le groupe espère encore réaliser 1,5 milliard de dollars d'économies.

La banque a également vu affluer 27 milliards de dollars de nouveaux fonds dans ses activités de gestion de fortune, le patron de la banque, Sergio Ermotti, y voyant un signe que la banque est perçue comme "un partenaire de confiance", s'est-il félicité lors d'une conférence de presse. 

Bien que solidement capitalisée, Credit Suisse a été confrontée à une grave crise de confiance qui s'était traduite par des retraits massifs de fonds.

Le géant bancaire a également fait état d'une hausse de son chiffre d'affaires, y compris dans la banque d'investissement qui est le plus grand chantier qui attend UBS dans l'intégration de Credit Suisse. A l'échelle du groupe, son chiffre d'affaires s'est accru de 46%, à à 12,7 milliards de dollars, la progression se chiffrant à 16% dans la banque d'investissement, entre autres grâce à la bonne tenue des introductions en Bourse et fusions et acquisitions.

Quinze à 25 milliards de dollars

Au-delà des chiffres, les analystes espéraient surtout profiter de ces résultats pour en savoir davantage sur le durcissement des règles pour le secteur bancaire qui se prépare en Suisse, même si Andreas Venditti, analyste de Vontobel, avait dit douter qu'UBS puisse fournir des "prévisions précises" à ce stade. 

Début avril, le Conseil fédéral (gouvernement) a dévoilé un projet de réformes qui concerne entre autres les capitaux que les banques vont devoir mettre de côté pour être capables de résister à une crise sans appeler l’État à la rescousse.   

Selon les calculs de certains experts, UBS risque avec ces réformes de devoir constituer un coussin de liquidités supplémentaires de 15 à 25 milliards de dollars, des montants que la ministre des Finances Karin Keller-Sutter avait qualifié de "plausibles".

"C'est un débat important pour le pays", a déclaré M. Ermotti lors d'une conférence avec les analystes, mais il est "encore trop tôt pour spéculer" quant à l'impact pour la banque, a-t-il souligné.  

Lors de l'assemblée générale fin avril, Colm Kelleher, le président d'UBS, s'était dit préoccupé des discussions autour des exigences en matière de capitaux, prévenant que la compétitivité d'UBS par rapport à ses concurrents étrangers pourrait s'en trouver minée.      

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