Rencontre avec Jean-Pierre Hanon, adjoint au maire de Lens en charge des travaux, et Francis Drab, Directeur Général des Services

«Trouver des économies sans toucher aux services publics»

Comme l’ensemble des villes et communes de France, Lens est confrontée à la flambée des tarifs énergétiques ainsi qu’à la hausse constante des prix des carburants. Comment dès lors maintenir le service public sans remettre en cause le budget municipal ? Comment préserver la qualité de vie des habitants sans augmenter les impôts ? Entretien avec Jean-Pierre Hanon, adjoint au Maire en charge des travaux, et Francis Drab, Directeur Général des Services.

Jean-Pierre Hanon, adjoint au maire en charge des travaux, et Francis Drab, Directeur Général des Services.
Jean-Pierre Hanon, adjoint au maire en charge des travaux, et Francis Drab, Directeur Général des Services.

En préambule de l’entretien, Jean-Pierre Hanon a rappelé que «depuis une dizaine d’années, la municipalité prend en compte la sobriété énergétique dans ses décisions, c’était déjà une préoccupation» en référence au futur centre nautique qui se veut moderne et à haute performance énergétique (système de récupération d’eau des bassins et de pluie, isolation végétale, panneaux photovoltaïques…) ainsi qu’au réseau d’éclairage public de la ville équipé de LED, à ce jour, à hauteur de 50%.

Une facture énergétique en hausse de 40%

Quoi qu’il en soit, l’inflation n’est pas sans conséquences sur le budget de 20 millions € des services de Lens. «La conjoncture économique n’a pas impacté le budget alloué au réseau de chaleur urbain alimenté par notre chaufferie biomasse» explique Francis Drab, «par contre la hausse est de 37% sur l’éclairage public et de 84% sur la facture électrique alloués aux bâtiments municipaux. Au global, notre facture énergétique (électricité, gaz et fioul) a grimpé de 40% ces derniers mois, soit une hausse de 1,2 millions €». L’inflation est toutefois quasiment neutre sur les charges liées à la gestion de l’eau et aux carburants «grâce à la rationalisation des équipements des agents». Et de préciser, par ailleurs, que selon ses estimations les augmentations tarifaires sur les marchés publics en cours devraient avoisiner les 300 000€.

Malgré la complexité du scénario, il n’est pas question d’augmenter les impôts pour équilibrer le budget de la ville, «c’est un engagement du maire» rappelle son 1er adjoint. «Il faut trouver des économies là où c’est possible, sans toucher aux services publics. Nous nous refusons, par exemple, de baisser les chauffages dans les écoles». Et le Directeur Général des Services de poursuivre : «L’idée n’est pas de mettre en place de grandes mesures drastiques, mais d’accompagner les associations et de jouer sur des gestes simples au quotidien. Baisser le chauffage dans les salles de sport en concertation avec les clubs, travailler avec les associations sur l’optimisation des salles municipales, éteindre l’éclairage public quand il n’est pas forcément nécessaire… on s’en sort dans les prévisions budgétaires grâce à l’adhésion de tous, il y a une vraie prise de conscience des associations et des écoles, une volonté de faire bouger les choses, ainsi qu’une mobilisation forte de tout le personnel municipal».

Un important travail de communication et de concertation a ainsi été déployé auprès des acteurs associatifs. Avec, à la clé, un premier bilan encourageant. «Les tendances sont positives, l’impact souhaité pour maintenir les services aux habitants est là grâce à l’adhésion de tous, sans devoir en arriver à des mesures strictes» se réjouit Francis Drab. «Comment cela va évoluer ? Comme tout le monde, nous subissons la conjoncture internationale…». 

Ne serait-ce pas alors une opportunité de se tourner massivement vers les énergies renouvelables ? «Nous avons la chance d’avoir un réseau de chaleur biomasse et les énergies renouvelables sont au coeur de la nouvelle piscine» répond Jean-Pierre Hanon. «Mais nous savons qu’il y a un gros travail à ce niveau-là, certains équipements sont très anciens avec des écoles qui datent par exemple de l’entre-deux-guerres. L’agglomération a créé un service commun de la transition durable et d’aide aux communes sur lequel s’appuyer pour trouver des solutions et des financements, c’est un enjeu majeur pour le territoire comme pour notre ville».