Société de collecte et de tri de déchets
Trop à l’étroit, Chimirec Norec ouvre un second site à Ecques
Implanté sur toute la France et à l'international, le Groupe Chimirec est l’un des pionniers de la collecte et du traitement des déchets. Entretien avec Pascal Sabaterie, Directeur Adjoint de la société Chimirec Norec, l’entité du groupe dans le Nord et le Pas-de-Calais.
L’histoire démarre en 1958 avec la création par Pierre Fixot d’une entreprise spécialisée dans la collecte des huiles noires qui va étendre progressivement son savoir-faire à la collecte des déchets et vers les activités de traitement, en région Parisienne. Désormais dirigé par son fils, Jean Fixot, le Groupe Chimirec dispose de 42 sites en France et de 4 à l’étranger, soit environ 1300 salariés, et collecte plus de 300 000 tonnes de déchets par an pour un chiffre d’affaires de 224 millions € en 2022.
14 000 tonnes de déchets industriels par an
Dix ans plus tard, en 1968, Jean-Maurice Molinari lance la société Norec qui collecte les huiles usagées chez les garagistes du Cambrésis. L’activité se développe au fil des années et un partenariat est noué avec Chimirec en 1996, avant son intégration dans le groupe en 1998. L’année suivante, la société rebaptisée Chimirec Norec intègre son nouveau site sur la zone d’activités de Mussent, à Ecques, et se diversifie dans la collecte et le tri des déchets solides. Et pour répondre à la croissance de son activité, une première extension est réalisée en 2005 et une seconde en 2014. «Notre coeur de métier est la collecte et le tri des déchets de l’automobile, récupéré chez les garagistes et les concessionnaires, qu’ils soient liquides comme les huiles noires ou solides comme les filtres à huile, par exemple, et progressivement nous nous sommes orientés vers les industriels» explique Pascal Sabaterie. «Même si nous avons grandi, puisque l’entreprise est passé de 3 salariés lors de sa création à 92 salariés à ce jour, nous ne laissons pas tomber les petits clients et continuons de collecter les déchets chez tous les garagistes».
5 900 tonnes d’huiles usagées et 14 000 tonnes de déchets industriels ont ainsi transité en 2022 par le site de Chimirec Norec. «Nous collectons tous types de déchets de l’agro-alimentaire, de l’industrie, de l’automobile ou encore de l’armée, qui sont ensuite triés et stockés maximum 90 jours ici - mais en moyenne quelques jours seulement - avant d’être envoyés vers les sites de traitement et de valorisation du groupe et de nos partenaires. Les pots de peinture par exemple, sont broyés afin d’optimiser le transport… en quelque sorte, nous sommes un magasin à déchets !» Mais l’expertise de l’entreprise ne se limite pas à la collecte et au tri, puisqu’elle intervient également en amont auprès de ses clients. «Nous réalisons des diagnostics sur site et analysons des échantillons pour organiser les zones de tri et mettre à disposition de nos clients des contenants spécifiques à leurs déchets, dans le respect des réglementations. Et nous proposons également un service de nettoyage industriel, comme des cuves de stockage de produits dits dangereux pour l’environnement».
Un second site opérationnel depuis novembre
Gage de sécurité pour les salariés et les visiteurs, le site bénéficie bien entendu des certifications et labels attenants à son activité. Et sa vingtaine de chauffeurs est formée au transport des liquides et des déchets conditionnés. «Nos collaborateurs apprennent sur le terrain et suivent des formations spécifiques, car il n’y a pas de cursus scolaire pour apprendre nos métiers» ajoute Pascal Sabaterie. «Nous devrions atteindre la barre des 100 salariés rapidement, mais c’est compliqué de recruter, comme pour beaucoup d’industriels». Quoi qu’il en soit, la croissance est au rendez-vous depuis plusieurs années et le site était devenu trop étroit pour répondre à la demande et accueillir sereinement les 14 camions cargo, les 5 camions citernes et les 2 hydrocureurs de l’entreprise. «Nous arrivions à saturation, notamment sur les parking et les zones de stockage, et une nouvelle extension n’était pas possible. Le groupe a donc choisi d’acquérir un terrain de 30 000 m² à 800 mètres d’ici, sur la Zone Artisanale des Escardalles, pour y construire un second site dont l’activité a démarré début novembre».
Et de poursuivre : «Le tri s’effectue manuellement avant tout et nous avions besoin de plus de place pour préserver sa qualité, mais aussi pour stocker des produits volumineux comme les pare-brises et les pare-chocs. La construction du nouveau site était donc l’occasion d’améliorer les conditions de travail et le bien-être de nos équipes, avec notamment des vestiaires plus agréables pour eux». Avec la démocratisation souhaitée et souhaitable de l’économie circulaire, de la revalorisation et du réemploi des déchets, les perspectives sont donc positives pour le Groupe Chimirec et son entité d’Ecques. «Nous avons des projets de développement en cours d’étude, notamment directement chez nos clients» concède d’ailleurs Pascal Sabaterie. Nous n’en saurons pas davantage, pour le moment.