Trois Nordistes nommés pour porter la voix des Hauts-de-France

François Decoster, maire de Saint Omer, Jean-Noël Verfaillie, conseiller départemental du Nord, et la suppléante Sylvie Labadens, vice-présidente du Nord, commencent depuis le 12 février 2020 un nouveau mandat de cinq ans au Comité des régions, pour faire entendre la voix de leur territoire auprès de l’Union européenne.

La nouvelle assemblée 2020-2025 du Comité européen des régions © European Union/ Philippe Buisson
La nouvelle assemblée 2020-2025 du Comité européen des régions © European Union/ Philippe Buisson

Un million d’élus européens : voilà ce que représentent les 329 nouveaux membres du Comité européen des régions (CdR) qui, pour la première fois en 25 ans, ne compte plus de Britanniques. Ils sont tous des maires, conseillers départementaux ou régionaux des 27 pays européens. Tous les deux mois, ils se déplaceront à Bruxelles pour donner leur avis sur les questions européennes relatives aux villes et régions. Par exemple, 70% des projets de lois européens passent par leurs avis consultatifs. Parmi eux, trois Nordistes, issus d’une délégation française de 24 élus français et autant de suppléants. Ils sont proposés par l’Association des régions, l’Assemblée des départements et l’Association des maires de France, et validés par le Conseil de l’UE.

Jean-Noël Verfaillie et François Decoster, au sein du CdR

Jean-Noël Verfaillie et François Decoster, au sein du CdR.

Préparation du Pacte vert

Membre du CdR depuis 2012, François Decoster quitte la présidence de la délégation française et devient, pour ce nouveau mandat, président du groupe politique centriste Renew Europe. Il intègre par ailleurs la commission Civex (citoyenneté et politique migratoire) et la commission Sedec (politique sociale, éducation, emploi et culture). Pour ce nouveau mandat (2020-2025), il souligne la priorité de travailler sur les questions du Pacte vert : «Il a été décidé de créer un groupe de travail pour collaborer avec Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne qui porte le Green Deal. Si l’on veut que l’Europe devienne le premier continent à neutralité carbone d’ici 2050 – la plus grande ambition au monde –, il faut le faire tous ensemble, avec les communes et les régions.»

Développement de l’hydrogène

De son côté, pour son deuxième mandat, Jean-Noël Verfaillie s’attaque au développement de l’hydrogène et d’infrastructures de rechargement. Membre de la commission Enve (environnement, changement climatique et énergie) et de la commission Coter (fonds régionaux et transport), il pressent que cette énergie bénéficie aujourd’hui de toutes les conditions pour s’imposer : «Les constructeurs automobiles fabriquent déjà des véhicules à hydrogène, il existe dans certaines régions des centrales de production d’hydrogène. Il faut maintenant que la puissance publique donne un coup d’accélérateur, via l’utilisation de fonds européens pour soutenir les régions, les laboratoires de recherche…» Et la région des Hauts-de-France pourrait être un vrai territoire d’expérimentation, en s’appuyant sur des acteurs publics déjà proactifs sur le sujet. Mais aussi sur le réseau d’énergies renouvelables (éolien, champs solaires, unités de méthanisation) qui pourraient alimenter ces centrales. 

Également, une commission spéciale va être créée pour suivre les négociations du Brexit, présidée par le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard. Comme le souligne Jean-Noël Verfaillie, «il s’agit d’être vigilant. Si les négociations se passent mal cette année, ce sera une catastrophe économique, surtout pour les régions frontalières. Et il faut surveiller ceux qui souhaiteraient faire du Royaume-Uni un paradis fiscal». Enfin, le Comité des régions entend faire entendre sa voix lors de la prochaine Conférence sur l’avenir de l’Europe, qui débutera le 9 mai prochain, pendant deux ans.

Un nouveau souffle grec

Apostolos Tzitzikosta, nouveau président du Comité européen des Régions © European Union Philippe Buissin / Patrick Mascart

Apostolos Tzitzikosta, nouveau président du Comité européen des régions. © European Union Philippe Buissin / Patrick Mascart

Le Comité des régions est présidé pour la première fois par un Grec, Apostolos Tzitzikosta, 41 ans, gouverneur de la Macédoine-Centrale. C’est aussi la première fois que la Grèce préside une autorité européenne. Tout un symbole pour ce pays ayant connu de graves crises financières et migratoires ces dernières années.

 

 

Passation entre Apostolos Tzitzikosta et Karl-Heinz Lambertz, le nouveau et l'ancien président du Comité européen des Régions © European Union Philippe Buissin / Patrick Mascart

Passation entre Apostolos Tzitzikosta et Karl-Heinz Lambertz, le nouveau et l’ancien président du Comité européen des régions. © European Union Philippe Buissin / Patrick Mascart

Le nouveau président reprend le flambeau du belge Karl-Heinz Lambertz, pour un mandat de deux ans et demi, plus que motivé par sa nouvelle nomination : «L’Europe a échoué sur de nombreux aspects : crise migratoire, confiance des citoyens, Brexit… Son modèle démocratique doit être revu pour lui permettre de s’améliorer et être plus à l’écoute des citoyens. Et nous n’accepterons aucun compromis sur l’élaboration du budget européen et sur le niveau des fonds de cohésion, nécessaires pour améliorer le quotidien des citoyens : l’emploi, l’école, les infrastructures, les routes, le changement climatique ou encore les innovations technologiques.» Un discours ferme qui laisse entendre une volonté d’accroître l’influence, voire le pouvoir, du Comité des régions auprès de la Commission et du Parlement européens.