Tributile, une nouvelle plate-forme de prêt... en crowdfunding

Grégoire Wallaert, créateur de Tributile.
Grégoire Wallaert, créateur de Tributile.

 

Corentin Escaillet

Grégoire Wallaert, créateur de Tributile.

Au sein du groupe Netco, rue d’Angleterre à Lille, un nouveau projet est sur les rails. Il s’agit de Tributile, une plate-forme de prêt au format crowdfunding.

Le projet s’est lancé mi-juin, après avoir été incubé au sein du groupe Netco. Grégoire Wallaert, son créateur, raconte : “Nous étions trois entreprises incubées au sein du groupe Netco. Il n’en reste qu’une, la mienne.1 Le but de la plate-forme : aider les projets entrepreneuriaux – y compris les associations – via un prêt financé de manière participative.

Si de nombreuses plates-formes de don existent, celles de prêt sont moins nombreuses. De plus, “la plupart ont des taux confiscatoires pour les entreprises : de 8 à 10%. Ce dont il faut tenir compte, c’est que plus le taux est élevé pour les entreprises, plus le risque de ne pas être remboursé est élevé“. Tributile, pour sa part, propose un taux autour de 3,5 ou 4%. “C’est plus que ce que proposent les banques (1,5% en moyenne, ndlr), mais il faut aussi attirer le particulier.” Tout un équilibre à trouver… “Il faut être pragmatique à l’égard des créations d’entreprise. Le risque est maximum, ajoute le créateur. Il faut que les prêteurs aient quelque chose à gagner.

Rentable ? Question recettes, Grégoire Wallaert prévoit de prélever 3 € par prêteur, plus 1% sur les fonds levés, avec un plafond de 6% par projet. “Pour la première année, je vise 25 000 € de chiffre d’affaires, détaille celui qui s’est accompagné d’un stagiaire longue durée pour l’assister. La deuxième année, 120 000 €, et 450 000 € pour la troisième année.” Une croissance potentiellement exponentielle.

Dans un premier temps, l’objectif de Tributile est de devenir la plate-forme régionale de référence. Bien sûr, l’entrepreneur “ne refuser[a] pas d’aider des projets en Bretagne, par exemple“. En revanche, il préfère se concentrer sur la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, pour se faire un nom à l’échelle locale.

Deux publics différents. La pertinence du projet tient en un point bien précis : le public a tendance à donner pour des personnes qui ont un besoin d’argent, alors qu’il sera plus enclin à prêter si c’est quelqu’un qui n’est pas en difficulté. De plus, le taux de réussite en prêt est supérieur à celui sous forme de don. La plate-forme peut servir à monter un nouveau projet entrepreneurial, mais ce n’est pas là sa seule utilité : les chefs d’entreprise qui veulent lancer une nouvelle activité pourront le faire via Tributile.

D’autre part, un service vidéo sera mis en place pour présenter les projets. Les entrepreneurs y présenteront succinctement leurs projets, leurs besoins. “Le crowdfunding n’est pas seulement là pour financer un projet. Il est là pour le faire connaître, pour le rendre public, visible aux yeux de tous. Il apporte de la visibilité à un projet.” D’où le recours à la vidéo, un service de plus pour cette nouvelle plate-forme qui sera activée en octobre…

1. En 2009, ce sont deux entreprises sur trois qui avaient subsisté depuis 2006.